Je me tiens au courant chaque semaine des sorties sur Netflix. Je m’étais donc préparé à vous chroniquer d’Aucun homme ni dieu de Jeremy Saulnier dont j’apprécie le travail de metteur en scène. Mais entre temps, j’ai vu le film et je vais être franc avec vous : je me suis beaucoup ennuyé. Par contre, j’ai beaucoup pensé à Wolfen signé par le réalisateur de Woodstock en regardant le métrage. Je décidais donc de vous parler de cet excellent polar fantastique. Il faut savoir que le montage de Wolfen que nous connaissons est l’oeuvre des distributeurs et des producteurs qui ont remercié le réalisateur Michael Wadleigh après avoir découvert son premier montage de 4 heures. Wolfen est un film étrange dont beaucoup de cinéphiles se souviennent pour une mémorable course poursuite mettant en scène des loups. À l’instar de Candyman, le fantastique ici est à forte connotation sociale. Le long-métrage est un pamphlet qui dénonce une société qui abandonne certains quartiers où la vie n’a plus de valeur. C’est également une superbe réflexion sur la place des Indiens dans la société américaine. Porté par un Albert Finney impeccable et préféré par le réalisateur à un Dustin Hoffman qui rêvait d’avoir le rôle, Wolfen prend son temps et nécessite un engagement de son spectateur. Un fantastique ambitieux et adulte dans la lignée des films australiens de Peter Weir tels que La Derniere Vague ou Pique-nique à Hanging Rock que je vous invite à découvrir. Une enquête policière matinée de légendes indiennes à revoir d’urgence en ces temps où le totalitarisme et la destruction de la planète sont plus que jamais d’actualités.

Mad Will