En 1895, les frères Lumière mettent au point le tout premier cinématographe, « appareil léger et réversible qui permet à la fois la prise de vue, le tirage-développement et la projection ». Dès lors, pendant dix ans, Louis, le cadet, ne va plus cesser de tourner des films qui, loin de se confiner au documentaire comme l’idée reçue tend à le faire croire, incluent aussi bien des comédies que des fictions familiales. Sur le millier qu’il a légué à la postérité, Lumière ! L’aventure commence nous en fait découvrir cent huit, qu’accompagne joliment la musique de Camille Saint-Saëns. Nous découvrons ainsi, réunis thématiquement, une sélection de ses films sur l’enfance, sur la France qui travaille, mais aussi sur ses voyages à l’étranger. Thierry Frémaux (directeur de l’Institut Lumière de Lyon), par l’intermédiaire de ses commentaires savamment pédagogiques, nous donne des clés de lecture d’image. Il attire ainsi notre attention sur les deux propriétés principales présentes dès les tout premiers films de Louis Lumière, « l’usage de la perspective et de la diagonale ». En effet, au-delà de leurs allures de documentaires, ses films sont toujours composés avec une maîtrise esthétique impressionnante. Loin d’être seulement le génial technicien qu’on imagine, Louis Lumière se révèle également être un excellent artiste. Véritable profession de foi dans le cinéma, le documentaire de Thierry Frémaux rend hommage à ses pionniers qui ont su en faire, dès le début, « quelque chose de joyeux, de tendre, et d’universel ».

F.L.