La maison de distribution Malavida présente en version restaurée quatre des court-métrages de la série grâce à laquelle Walt Disney se fit connaître à Hollywood. Fidèle à l’esprit de Lewis Carroll, l’héroïne des Alice comédies se révèle, sous ses allures de petite fille sage, plus intrépide que tous les garçons de sa bande.

Le principal intérêt de cette courte sélection est de nous donner accès à la genèse de l’univers de Walt Disney. On observe ainsi comment, de son premier opus (Une journée à la mer, 1924) aux épisodes plus avancés (tels Alice chef des pompiers), le futur maître du dessin animé abandonne progressivement les prises de vue réelles pour s’ancrer d’entrée dans l’animation.

Disney réalise le fantasme de tous les enfants en projetant Alice de l’autre côté de l’écran, dans le monde fantastique des cartoons où l’affranchissement par rapport aux lois de la physique permet de se démembrer et se remembrer à loisir ou même de rebondir en tombant du sixième étage.

Dans cette veine, on assiste à l’apparition, à partir de La maison hantée, de Julius le chat, personnage animé qui forme dès lors un duo avec Alice, et dont la nature permet la multiplication des gags visuels. On repère enfin, dans chacun des quatre court-métrages, les éléments qui feront le succès international de Walt Disney : la place prépondérante accordée à l’enfance et au monde du rêve, pays des merveilles où la fantaisie enfantine peut pleinement se déployer.

F.L.