Michael est le patient qui donne le plus de fil à retordre à l’hôpital psychiatrique. Lorsque l’un des docteurs disparaît, il est étrangement la dernière personne à l’avoir vu. Il en profite alors pour mener un jeu de dupes avec un psychiatre dont il essaie petit à petit de découvrir les failles pour tenter de renverser le rapport de force en sa faveur.

Tout le film, quasi-huis-clos, repose sur le duel rhétorique entre les deux personnages, rythmé par diverses interruptions qui en garantissent le suspense discursif. Le choix des acteurs était donc primordial. Xavier Dolan trouve dans le personnage de jeune homme intellectuellement surdoué mais affectivement immature un rôle qui lui va comme un gant et Bruce Greenwood se débrouille plutôt bien dans celui de l’homme qui se réfugie derrière une solide carapace pour tenter de garder la face devant un adversaire particulièrement retors. Malheureusement pour eux, le réalisateur leur met dans la bouche des discours par trop invraisemblables. Si La chanson de l’éléphant réussit à nous émouvoir par son exposition d’un cas psychiatrique touchant, il agace régulièrement en tombant dans un pathos outrancier.

F.L.