Il y a deux ans, les comédiens Thomas (Blanchard) et Thomas (Scimeca) accueillaient à Paris deux Inuits, ce qui avait donné un précédent film : Inupiluk. Cette fois-ci, c’est à leur tour d’aller découvrir une contrée radicalement étrangère. A Kullorsuaq, village où l’on subsiste grâce à la pêche et à la chasse aux phoques, ils s’acclimatent si bien au rythme local qu’ils passent à deux doigts d’oublier de s’actualiser sur Pôle Emploi, au risque de perdre leur statut d’intermittent !

A l’image de ses deux protagonistes, Le voyage au Groenland est un film doux et sensible. Après Vincent McCaigne et Pierre Rochefort, Sébastien Betbeder utilise les bonnes trombines et les tempéraments rêveurs des comédiens pour accumuler les séquences où l’émotion se mêle au rire. La naïveté des deux personnages, tout comme leur propension au doute, est à l’origine de nombreuses situations délicieusement absurdes. Qu’il s’agisse de tuer un phoque ou de draguer dans une langue étrangère, chacun des Thomas peut compter sur la présence réconfortante de l’autre à ses côtés. Suite de vignettes sur cette confrontation en équipe à la vie rustique du Grand Nord, Le voyage au Groenland est aussi un joli film sur l’amitié masculine.

F.L.