Cette réalisation est la plus méconnue du réalisateur du Beau Serge. Pourquoi ? La raison est simple : Alice ou la dernière fugue est un film fantastique qui met en scène Sylvia Kristel connue pour le rôle d’Emmanuelle. Pour les critiques et le public, le cinéaste rompait trop brutalement avec une cinématographie portée vers le policier et la critique sociale. Le film est un immense labyrinthe peuplé de personnages étranges où les reflets des miroirs qui entourent l’héroïne nous interrogent sur son identité. Le cinéaste crée une réalité alternative qui ressemble au premier abord à la nôtre, mais dont les repères s’effacent au fur et à mesure. Chabrol prend plaisir à plonger l’héroïne de Lewis Caroll devenue adulte dans un univers macabre à la Edgar Allan Poe avec une Sylvia Kristel parfaite dans son rôle. Malheureusement, le fauteuil en rotin d’Emmanuelle sera une malédiction pour elle, la cantonnant aux films dénudés pour le reste de sa carrière. Une étrangeté dans la lignée de Carnival of souls, qui s’avère indispensable pour les amateurs d’onirisme.

Mad Will