Après le retour décevant de Jurassic Park en 2015 (Jurassic World), le nouvel épisode de la saga préhistorique portée cette fois par Juan Antonio Bayona (L’Orphelinat, The Impossible, Quelques Minutes après minuit) est d’une toute autre envergure. Loin de Isla Nublar sur laquelle ils étaient jusqu’ici nichés, les dinosaures intègrent la ville après avoir évité l’extinction de justesse. A l’origine de leur sauvetage, on retrouve Owen Grady, le charismatique dresseur de dinos (qui avoue préférer le terme de « comportementalisme animalier ») et Claire Dearing, qui a troqué ses talons hauts du premier opus contre des bottes, bien plus pratiques pour échapper aux lézards en fuite.

Alors qu’ils ont effrayé des milliers de visiteurs du célèbre parc pendant trois épisodes, c’est au tour des dinosaures de courir un grand danger. D’abord menacés par l’éruption d’un volcan, ils sont ensuite promis à une sombre conspiration. Mais le couple Owen/Claire, accompagné d’une orpheline rencontrée dans la foulée (que serait Jurassic Park sans un personnage d’enfant ?), sont bien décidés à les sauver de la menace humaine afin qu’ils puissent cohabiter avec eux sur Terre.

Avec un vieux manoir comme principal décor, le film s’inscrit dans une esthétique gothique, voire parfois même horrifique, lorsque les créatures en liberté surgissent de derrière des parois poussiéreuses et autres couloirs hantés.  En offrant un nouveau terrain de jeu à ses héros, Bayona donne aussi un nouveau souffle à la franchise, même si le schéma narratif des très bons contre les très méchants, lui, reste intact. Et puisque c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes,  le cinéaste catalan nous fait le plaisir de recycler ce qu’on espérait également retrouver : une larme versée pour le brave Brontosaure oublié dans les flammes et un frisson à la première apparition du  redoutable T-Rex.

Leçon numéro 1 : il faut sauver ses ancêtres pour assurer son futur. Leçon numéro 2 : il faut protéger les espèces menacées pour conserver la biodiversité.  Voilà le beau message que propose Bayona. Bien sûr, la problématique est traitée avec les grosses ficelles attendues d’un blockbuster, mais sans omettre une certaine sensibilité. Amusant et redoutablement efficace, Falling Kingdom demeure un excellent divertissement familial.

S.D.