Tinto Brass ! Le maestro de l’érotisme italien. Passionné par le cinéma dès son plus jeune âge, Brass a travaillé comme archiviste à la cinémathèque avant devenir l’assistant de grands réalisateurs italiens tels que Fellini ou Rossellini. Si Brass a fait des études de droit, le barreau ne l’a jamais intéressé autrement qu’au coin des lèvres, lui que l'on voyait toujours en train de fumer des havanes.

Son premier film Chi lavora è perduto sera fortement influencé par la Nouvelle Vague. Dans ses  longs-métrages suivants, il passera d’un genre à l’autre. On pense en particulier au thriller Col cuore in gola qui navigue entre giallo et film Pop. Au début des années 70, c’est un cinéaste reconnu et sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs. En 1975, le sulfureux Salon Kitty fera de lui l’un des plus l’un plus grands cinéastes dans le domaine de l’érotisme.

La clef est peut-être le plus beau film de cet esthète qui magnifiait les femmes. Comme dans les meilleurs Tinto Brass, le personnage féminin apprend ici à connaitre et maitriser son désir afin de prendre le contrôle du regard des autres. Conscient que l’attente est primordiale dans le cinéma érotique, Brass se joue de son spectateur voyeur, en nous révélant dans un premier temps le corps de Madone de Stefania Sandrelli, seulement au détour d’une rue ou d’une porte. Comme souvent chez lui, il affiche également dans son film sa haine des bigots, des bourgeois, du machisme et de la religion, tout en faisant l’apologie des quadragénaires aux formes généreuses.

Mad WIll