Mademoiselle Paradis (magnifiquement interprétée par Maria-Victoria Dragus) est le personnage principal du film éponyme de la réalisatrice Barbara Albert. Le film conte l’histoire vraie d’une pianiste aveugle célèbre dans toute l’Europe à la fin du XVIIIème siècle qui fut soignée pour sa cécité par plusieurs médecins, dont le docteur Mesmer adepte du magnétisme.

Charlatanisme ou pas ? À une époque où la médecine s’apparentait plus à celle pratiquée sous Molière que celle de Pasteur, la question nous importe peu. Par contre ce qui nous intéresse au plus haut point est la reconstitution historique de la société autrichienne de la fin du XVIIIème siècle. Ce qui est frappant ici, c’est le peu de place laissé à la moitié de l’humanité à savoir les femmes considérées comme mineures.

Mademoiselle Paradis, malgré son immense talent, appartenait à cette mauvaise moitié comme le montre la réalisatrice qui suit le parcours  de la célèbre pianiste durant l’année 1777, année où elle va être soignée chez le docteur Mesmer et subir les volontés de son père qui ne voit en elle qu’une rente financière, se moquant éperdument de ses désirs.

Un film féministe et historiquement très documenté qui ravira les mélomanes et au-delà.

L.S.