Un jour ça ira est un film sur le centre d’hébergement d’urgence « l’Archipel » situé à  une minute de la Place de Clichy et cinq minutes de la gare Saint Lazare. Près de 300 personnes, dont 70 enfants vivent dans cet ancien couvent du 19ème siècle mis à disposition par l’État pour abriter des familles à la rue, souvent composées d’une mère et de ses enfants.

C’est pour faire connaître ce lieu unique que les réalisateurs Stan et Edouard Zambeaux ont pris leur caméra et offrent aux spectateurs un documentaire édifiant sur ces habitants du 115, comme ils se surnomment entre eux en référence au numéro d’urgence du Samu social.

La caméra suit en particulier deux enfants, Djibi qui vit avec sa mère et Ange seule avec son père . Ils font partie des nombreux enfants accueillis dans le centre qui guideront le spectateur dans la visite du centre d’hébergement. En dehors de l’école, des activités sont proposées à l’Archipel, en particulier un atelier d’écriture et de chant dans lequel les adolescents pourront s’exprimer. Se raconter, c’est aussi s’approprier son destin. Grâce à l’atelier, nos jeunes ados reprennent confiance en eux, de ce qu’ils sont capables de faire, et ne cessent de nous émerveiller. Nous applaudissons aussi les encadrants qui donnent leur énergie pour que les personnes accueillies se sentent respectées et qu’il leur soit permis de faire beaucoup mieux que « survivre ». En effet il n’est pas facile comme le font ici les travailleurs sociaux de réussir à agréger ainsi des initiatives et des énergies.

Un jour ça ira est donc un film qui fait chaud au cœur. Une réalisation qui donne foi en l’humanité tout en combattant la morosité ambiante. Nous ne voyons plus des êtres en déshérence, mais des artistes, poètes, chanteurs, slameurs, danseurs, et cela dans un contexte très difficile où ils ne savent pas ce que le lendemain leur réserve. Une formidable leçon d’espoir et d’humanité.

L.S.