Troisième opus de sa première trilogie autour des morts-vivants, Day of the dead est le volet le moins apprécié par les amateurs de chair putride. De tous ses films de morts-vivants, ce fut peut-être son film le plus difficile à monter. En effet, Romero va écrire plusieurs versions de scénario au cours des années 80 où il devra à chaque fois revoir à la baisse ses ambitions en raison d’un budget de plus en plus réduit. Si dans Zombie et La Nuit des morts-vivants, Romero mettait en scène l’opposition entre les vivants et les morts, dans ce dernier volet, le réalisateur signe une oeuvre glaciale ou les derniers survivants sont incapables d’exprimer la moindre émotion et semblent aussi morts que les zombies qu’ils combattent. Ce n’est donc pas un hasard si Romero enterre les vivants dans des bunkers.

Pas d’humour ni de personnage positif auquel se raccrocher, Le Jour des morts-vivants ne cherche pas à faire plaisir à son spectateur. Même l’amateur de gore ne sera pas satisfait par le traitement clinique de la violence dans ce film où l’essentiel de l’action passe par les dialogues. Enfin la photographie du film est presque monochrome et rappelle la lumière des néons dans les morgues des hôpitaux. Le Jour des morts-vivants est une oeuvre glaciale qui conclut parfaitement une trilogie où l’espoir n’a plus sa place. Un film à revoir absolument.