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Jack Brooks : tueur de monstres ne révolutionnera jamais l’histoire du cinéma. En effet, il a tendance à emprunter la plupart de ses idées scénaristiques et graphiques aux mastodontes du cinéma fantastique, à l'image de cette caisse maudite toute droite sortie du hangar des Aventuriers de l'Arche perdue . Quant au bifgfoot qui hante les souvenirs du personnage principal, son design est celui d'un troufion de Sauron dans Le Seigneur des anneaux . Enfin, pour les plus bisseux d’entre vous, le monstre final vous dira quelque chose ! Celui-ci semble en effet avoir consommé toute la réserve d'alcool des clodos de Street Trash .

Le film nous conte l’histoire de Jack Brooks, un jeune plombier qui n’a pas eu la vie facile. Il a vu sa famille se faire décimer par une créature des forêts. Depuis, il n’arrive plus à contrôler sa colère. Son psychologue essaye bien de l’aider et de l’initier à la méditation, mais Brooks part "en live"  à la moindre occasion. Un cœur maudit va cependant lui donner l’occasion de s’affranchir des traumas de son passé et de devenir un redoutable tueur de monstres !

Le film de Jon Knautz essaye de retrouver l’esprit du cinéma d’horreur des années 80 où le gore se mêlait à l’humour slapstick. À l’instar d’Evil Dead , nous avons dans Jack Brooks : tueur de monstres un humour très physique et volontairement exagéré, surtout dans le dernier tiers du film où le cinéaste nous offre des affrontements dantesques avec un héros qui use de son matériel de plombier pour décimer une cohorte de zombis. Tout comme chez ses glorieux aînés du cinéma d'horreur des années 80, Jack Brooks : tueur de monstres s'inspire du cinéma d’aventures par le biais d'un récit où le héros devient une sorte de chevalier des temps modernes abattant les créatures de l’enfer. Un esprit présent dans l’ouverture et la conclusion du film où l’on retrouve des pérégrinations exotiques dans l’esprit des réalisateurs de King Kong : Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper .

Jack Brooks : tueur de monstres est vraiment plaisant à regarder. Néanmoins le réalisateur n’a pas la même maestria ni la même générosité en matière d’actions qu’un Peter Jackson ou un Sam Raimi . Son film prend ainsi trop de temps à démarrer avant de nous dévoiler son bestiaire, alors que des modèles comme Braindead offraient un rythme haletant et sans temps mort malgré leur faible budget. Quant à la mise en scène, si le cinéaste reprend certains tics des réalisateurs précédemment cités comme l'usage intensif du gros plan et du travelling à ras du sol, sa mise en image manque tout de même de personnalité même si l’ensemble est plutôt bien exécuté.

On appréciera avant tout ce long-métrage pour ses effets spéciaux à l’ancienne. Les créatures très cartoonesques du film donnent en effet un certain cachet à l’oeuvre, à l’image de ce cyclope dans le village africain qui semble tout droit échappé d’un long-métrage signé Ray Harryhausen . Comme quoi la créativité et d'artistes sur un plateau valent tous les effets digitaux du monde. Du point de vue du jeu des acteurs, le long-métrage peut compter sur l’interprétation énergique de Trevor Matthews dans le rôle du plombier vengeur. Avec sa musculature saillante et son petit sourire narquois, il est vraiment une parfaite incarnation du héros « testostéroné » des années 80. Quant à l’acteur Robert Englund dans le rôle du professeur possédé, il nous offre ici un véritable show. L’interprète de Freddy Krueger est toujours parfait dans les longs-métrages où il peut laisser libre cours à un certain cabotinage.

Au final, un film qui à défaut d’être original a le mérite de vouloir distraire son spectateur, ce qu’il réussit plutôt bien à faire. À découvrir sur Shadowz !

Mad Will