La tête à l’envers est un film comique, pas du comique burlesque, grotesque, ou absurde, mais du comique de situation qui vous prend aux tripes et vous donne mal au ventre à force de rire. Pas de gags qui se suivent mais un scénario qui, bien qu’étant assez ordinaire, met à jour le ridicule de notre société, le tout sans humiliation des personnages, et sans invraisemblances. Du Molière mâtiné de la Bruyère avec une pointe de philosophie voltairienne, ou inversement. Le pire c’est qu’on s’y reconnaît car au final, on ne peut échapper par bienséance à certaines des situations exposées dans le film.

Les acteurs sont géniaux, le spectateur est toujours surpris, il n’y a pas un moment où l’on s’ennuie, et pour parachever le tout le film n’est jamais noir, au contraire, on se sent mieux après l’avoir vu. Bien sûr, l’ensemble est d’un humour un peu grinçant, mais on ne se moque pas, on ne caricature pas, on pose les faits et rien que cela fait ressortir le risible.

Le scénario met en scène un couple au bord de la rupture. Lui, journaliste critique musical, licencié parce que trop coûteux pour son journal, se réfugie dans le déni après son licenciement. Elle, psychologue libérale, qui aurait bien besoin des services d’une collègue, ne s’aperçoit de rien. Et tout est à l’avenant. Ce qui est subtil c’est que les discours des uns et des autres pourraient s’appliquer à ceux qui les prononcent mais que ceux-ci ne s’aperçoivent pas de leur propre situation illustrant par là-même une situation de blocage psychologique.

En résumé, tout est dit dans le non-dit. Drôle et subtil donc !

L.S.