Le film Les voleurs de chevaux se déroule au Kazakhstan au pied du Khan-Tengri dont l’impressionnant sommet pyramidal culmine à 7010 mètres d’altitude. Ondasyn (Dulyga Akmolda), un fermier père de trois enfants, Olzhas, 12 ans, et ses petites sœurs Saule et Aisha, est assassiné par des bandits. Ceux-ci volent les chevaux que les éleveurs du village avaient confiés à Ondasyn pour qu’il les vende au marché. Sa femme Aigul (Samal Yeslyamova, prix d’interprétation féminine à Cannes en 2018 pour Ayka) et ses enfants, doivent alors s’organiser pour vivre sans lui.

Coproduction nippo-kazakhe, réalisée par Yerlan Nurmukhambetov et Lisa Takeba, Les voleurs de chevaux est à première vue un western. En effet, tous les ingrédients y sont présents, vols de chevaux, meurtres, vengeance, chevauchées, saloon, duels, dans un cadre magnifique, entre steppes et montagnes. Mais contrairement aux habitudes du genre, ici l’action est concise, réduite à son utilité narrative. Un coup de feu suffit à tuer. Les réalisateurs s’étendent beaucoup plus sur la vie de la famille en deuil et sur les relations au sein de la communauté villageoise. On traite des relations homme femme, des rumeurs du village, des cérémonies religieuses, du marchandage, bref, tous les aspects de la vie villageoise, sociaux, économiques, et religieux, sont exposés dans le film.

Cependant, le plus important reste ici le récit d’apprentissage d’Olzhas, personnage central du film, parfaitement incarné par le jeune acteur Madi Minaidarov, et dont le regard semble contenir l’immensité des steppes et la présence tutélaire du mont Khan-Tengri.

Les voleurs de chevaux est donc un long métrage magnifique, tant par les paysages qu’il décrit que par sa réflexion sur la place et le rôle du père dans la famille.

Un des plus beaux films de cet été, à découvrir au cinéma.

Laurent Schérer