Alejandro Jodorowsky possède un univers qui ne peut laisser indifférent. Certains spectateurs rejetteront en bloc les oeuvres de cet enfant du surréalisme qui créa avec Arrabal et Topor le mouvement PANIQUE tandis que d’autres s’extasieront devant l’originalité et la force créative de son cinéma. Je l'avoue de suite, je fais partie de ses grands admirateurs, El topo ou Poesía Sin Fin font tout simplement partie de mon panthéon cinématographique personnel. Santa Sangre qu’il réalise presque dix après l’échec de Tusk marque son retour au cinéma. Claudio Argento qui souhaitait ne plus être seulement associé à l’oeuvre de son frère Dario, offre alors la possibilité à Jodorowsky qui est devenu entre-temps un scénariste respecté de la bande dessinée, de tourner un film au Mexique.

Au premier abord, Santa Sangre ressemble à un giallo avec ce meurtrier qui exécute des femmes à l’arme blanche. Cependant la comparaison s’arrête là. En effet, le film est avant tout une oeuvre poétique pensée par son réalisateur pour guérir. En racontant le trauma vécu par un enfant qui le conduira sur la route du meurtre avant qu’il ne réussisse enfin à échapper à ses démons, Jodorowsky conçoit un monde où la violence, l’amour, la beauté et l’horreur humaine se côtoient pour le meilleur et pour le pire comme dans la scène de l’enterrement de l’éléphant.

Un chef d'oeuvre tout simplement.

Mad Will