I am not a serial killer sur Outbuster : https://www.outbuster.com/j-me-la-pete/I-am-not-a-serial-killer
I am not a serial killer est une pépite indispensable pour tout fan de fantastique à la recherche de films originaux dans un paysage cinématographique bien morne où l’on ne cesse de répéter la même formule en faisant des suites à Conjuring . Ce long-métrage nous permet surtout de retrouver le réalisateur Billy O'Brien qui n’avait pas fait parler de lui depuis son premier film Isolation , primé au Festival de Gérardmer. Une oeuvre étrange où il mêlait un récit à la Alien avec un drame paysan autour de la vache folle. Il confirme ici tout son talent avec son nouveau long-métrage qui lie une fois encore les questions sociétales et les éléments fantastiques avec une efficacité redoutable.
Si Isolation s’attaquait à la condition du monde paysan devenu le jouet de laboratoires pharmaceutiques qui jouaient au Prométhée moderne, I am not a serial killer est un film plus intimiste qui nous plonge dans les affres de l’adolescence en adoptant le point de vue de son jeune John Wayne Cleaver. I am not a serial killer nous fait vivre le quotidien de notre jeune héros qui n’arrive pas à trouver sa place dans une ville perdue des USA. John est-il un sociopathe comme l’entend son thérapeute ou bien seulement un jeune homme incapable de vivre dans une société normative ? Le cinéaste ne répondra pas à cette question même si l’on peut penser après avoir vu le film, que c’est bel et bien notre société qui est incapable de comprendre sa jeunesse et classe certains de ses membres comme déviants. De toute façon, le film n’est jamais une variation autour de la série Dexter car un monstre lovecraftien va venir très vite intégrer le récit. Ce long-métrage devient alors une fable fascinante autour du concept de l’inné et l’acquis avec un héros qui devra faire face à ses peurs.
N'ayez crainte ! Billy O'Brien ne privilégie cependant jamais le propos social ou philosophique aux dépends des éléments fantastiques. I am not a serial killer est en effet un vrai film de genre signé par un réalisateur qui ne perd jamais de vu l’efficacité de son récit. Il faut également souligner la qualité de l’interprétation qui fait beaucoup pour la réussite de ce long-métrage. Max Records qui fut le héros de Max et les maximonstres est vraiment excellent dans son rôle d’adolescent torturé et porte le film sur ses frêles épaules. Quant à Christopher Lloyd qui approchait au moment du tournage de ses 80 ans, il est capable de nous terrifier par le biais d’un regard caméra puis de nous faire ressentir de l’empathie quand l’âge l’empêche de pouvoir se déplacer ou même de se laver. Il est clair que Billy O'Brien se joue de l’image de l’acteur qui a été l’un des héros de Retour vers le futur. Icône du cinéma adolescent (voir adulescent) pour nombre de quarantenaires, il joue ici dans un film qui montre l’adolescence comme un âge difficile où l’on doit prendre ses responsabilités pour devenir un adulte et pouvoir affronter les obstacles de la vie.
Avec ses personnages parfaitement écrits et son troisième acte où le suspens est à son comble, I am not a serial killer est un film qui mérite toute votre attention grâce à une une interprétation de haute volée et une mise en scène soignée qui vous feront oublier les limites budgétaires du projet. Adapté d’une série de livres ayant remporté un certain succès en librairie, nous vous recommandons chaudement ce film sur la plateforme Outbuster !
Mad WIll
