Le réalisateur néo-zélandais Tim van Damme ne prend pas ses spectateurs pour des idiots. Au lieu de produire des explications pseudo scientifiques compliquées, le plus souvent ennuyeuses et/ou incohérentes, sa machine à remonter le temps est un simple bracelet avec un seul bouton, qui de plus brille en vert pour bien qu’on le remarque. John (Anton Tennet), son utilisateur, a bien besoin de cette machine simplissime pour pouvoir se sortir de l’embrouille qu’il a lui-même provoquée dans le petit monde des délinquants de la ville néo-zélandaise de Thames.

En effet, voulant réaliser son rêve, vivre comme les tortues Ninja en se gavant de pizzas, il va trahir le caïd local qui l’envoie « récupérer » une certaine somme d’argent chez un receleur chinois. Traité plus comme un esclave que comme un employé, notre John décide de se rebeller. Pas forcément très rapide au niveau des connexions cérébrales , John est plutôt doué quand il faut se créer des problèmes. En effet il va abuser de la fonctionnalité du fameux bracelet qu’il a volé en plus de l’argent prévu à son passage chez le receleur, ce qui va lui permettre, pour s’extraire des situations délicates et échapper à ses poursuivants, de remonter le temps et d’apparaître en tant que nouvel individu autant de fois qu’il fait fonctionner le mécanisme.

Aucune prise de tête donc : avec ce voyage dans le temps on se retrouve avec son double un peu plus jeune et on peut l’informer des conséquences de ses choix. Au final on ne compte plus les John car celui-ci appuie plusieurs fois sur le fameux bouton. C’est si facile ! Mais deux écueils vont survenir : un démon, sorte de gendarme de temps, traque les doubles créés, et il faut que John reste en accord avec lui-même, ce qui n’est pas gagné, car comme il le dit dans une réplique « parfois je n’étais plus moi-même »…

 

Sélectionné au festival Fantasia 2018, Mega time squad n’est peut-être pas un « grand » film mais c’est un long-métrage qui fait beaucoup rire, le comique de situation lié à la création et au fonctionnement de cette time squad étant finement exploité. Il faut saluer la prestation du jeune acteur Anton Tennet, qui réussit parfaitement à jouer son rôle avec plusieurs autres lui-même.

C’est un film très dynamique, sans effets spéciaux compliqués mais dont le rythme suffit par lui même à tenir le spectateur en haleine. De plus, le réalisateur a le bon goût de ne pas faire durer le film suffisamment longtemps pour qu’on se lasse du procédé, la fin arrivant à point nommé pour conclure cette évasion temporelle.

Pour ceux qui voudraient regarder ce film au second degré en faisant fonctionner leur analyse critique, c’est tout à fait possible tant celui-ci fourmille de références aux films policiers  (Fargo- Pulp fiction), de science-fiction (Looper) sans oublier de rendre hommage aux réalisateurs locaux (Peter Jackson- Taika Waititi), mais encore une fois je pense qu’il faut prendre ce film pour ce qu’il est, c’est-à-dire une comédie bien ficelée.

L.S.