Un vieux marin se retrouve échoué sur les bords de la Garonne à pêcher des bouteilles d’alcool dans un récupérateur en espérant pouvoir boire les dernières gouttes qu’elles contiennent. Ancré à l’hôpital où il a été conduit après un malaise, il fantasme sur la femme médecin et l’infirmière qui le soignent.

Dans son moyen métrage, Sans rivages, Mathieu Lis cherche à montrer l’inadéquation entre les espoirs de cette épave et ce qu’apportent les soignantes, qui avec la meilleure volonté du monde ne peuvent offrir que le temps dont elles disposent. Parce que c’est leur travail, elles apportent des soins et sont attentives à cet homme qui aimerait que l’on croit à ses histoires parce qu’il recherche surtout affection et partage.

C’est ce hiatus que le réalisateur de Sans rivages met en scène dans un film court, onirique, d’une grande beauté. Au-delà de la déchéance du personnage principal, le film critique une société porteuse de malentendus, de décalage entre aspiration et réalisation des espoirs, et qui n’offre finalement comme solution que l’addiction.

L.S.