Warrior Women des réalisatrices [[Personne:266163 Christina D. King]] et [[Personne:266162 Elizabeth A. Castle]] est un film indispensable pour tous ceux qui ne savent pas que le racisme à l’encontre des Amérindiens est toujours un sujet d’actualité. Le film revient notamment sur la construction de l’oléoduc Trans Amérique Dakota Access Pipe-Line qui devait traverser des territoires indiens. Un projet avant tout pensé par des personnes qui se moquaient éperdument de la vie et de la culture des Amérindiens et de la sauvegarde de la planète.

Construit essentiellement avec des images d’archives qui sont parfois de mauvaise qualité, ce film retrace en grande partie l’engagement et le militantisme de Madonna Thunder Hawk. À travers le combat de cette militante de la cause indienne, le film évoque les problématiques actuelles d’un peuple en laissant une grande place à la notion de mémoire collective et de communauté.

Ainsi, ce long-métrage n’est pas un documentaire chronologique, les réalisatrices cherchant plus à imprégner le spectateur des aspects culturels de la nation indienne qu’à lui enseigner une histoire de ses luttes. Loin d’être un film nostalgique empli de congratulations d’anciennes combattantes de l’American Indian Movement,  Warrior Women fait la démonstration qu’un combat n’est jamais gagné s’il n’aboutit pas sur l’essentiel, à savoir la préservation d’une culture, non pas mythifiée mais vivante. Une sauvegarde de la nation indienne où les femmes jouent le rôle principal dans la transmission de cette culture : « Si tu veux de belles phrases invite les hommes, si tu veux que les choses soient faites invite les femmes », proverbe Lakota.

L’accent est donc mis sur l’éducation, tant du côté négatif avec l’attitude génocidaire des gouvernements américains qui ont organisé la déportation et l’acculturation des Indiens et organisé des rapts d’enfants qu’ils soumettaient à éducation occidentale dans des pensionnats fermés, que du côté positif avec la création d’ « écoles de survie » dans lesquelles l’apprentissage ne se fait pas « hors sol » mais bien en lien avec la culture, la terre et la spiritualité indiennes.

Un film qui s’appuie sur les luttes passées comme l’occupation de l’île d’Alcatraz, Wounded knee, pour éclairer celles d’aujourd’hui pour la défense d’une terre en harmonie avec la nature et sur laquelle tous pourraient coexister, luttes qui rejoignent les préoccupations climatiques et écologiques actuelles.

Un long-métrage essentiel pour une meilleure compréhension des luttes passées, présentes, malheureusement aussi à venir des peuples amérindiens et de notre planète.

L.S.