Considéré comme comme l’une des meilleures productions Cannon, Runaway Train témoigne de tout le talent de son réalisateur, le russe Andreï Konchalovsky qui collabora à ses débuts à certains scénarios de Tarkovski avant de réaliser des longs-métrages majeurs du cinéma soviétique tels que Le Bonheur d'Assia ou Sibériade.

C’est en effet grâce à ce dernier film qu’il rejoint les USA. Il signera tout d’abord Maria’s Lovers  avant de partir tourner Runaway Train d’après Akira Kurosawa. Le scénario du film est ainsi inspiré d’un script écrit par le maître du cinéma japonais pour Hollywood, qu’il n’aura finalement jamais tourné.  Ce qui frappe en premier dans Runaway Train, c’est sa mise en scène ample qui épouse à merveille les paysages de l’Alaska. Aussi à l’aise dans les scènes d’action que dans les moments plus posés du film où sa direction d’acteur s’avère impressionnante, le réalisateur russe montre qu’il a un sens du timing absolument parfait. Il sait  en effet s’arrêter sur le visage de ses acteurs, afin de nous faire ressentir les affres de ses personnages, avant de nous offrir des séquences d’action dantesques parfaitement découpées. Un grand cinéaste tout simplement !

Les héros du film que l’on dirait tout droit sortis d’un western de Peckinpah, ne sont pas des anges ! Mais la société qui les condamne ne semble pas valoir mieux qu’eux. Le mal et le bien semblent cohabiter dans chacun des protagonistes. Ce seront les évènements qui les amèneront  à révéler leur vraie personnalité.

Runaway Train est une œuvre habitée autour de la liberté, signée par cinéaste qui a connu la dictature soviétique. L’Alaska qui sert de décors au film est en effet une métaphore des goulags sibériens. L’un des meilleurs films d’action jamais réalisés.

Mad Will