Adulé par les fans de genre et respecté par la critique, John Carpenter nous aura offert une palanquée de chefs-d’œuvre tels que The Thing, New York 1997, Starman ou le Prince des ténèbres…  L'Antre de la folie est souvent considéré comme le dernier sommet de sa carrière.  Si c’est un sommet pour Carpenter, c’est carrément un Everest pour les autres réalisateurs oeuvrant dans le cinéma d'horreur.  Portée par une mise en scène toujours aussi élégante, L'Antre de la folie est un « putain de bon film », sans doute moins accompli que The Thing mais qui s'avère essentiel dans l'histoire du genre.

Interprété par un Sam Neill toujours aussi impeccable, le héros de L'Antre de la folie sera confronté à l’indicible lovecraftien. Peut-on observer l’horreur et en ressortir indemne ? La réponse donnée par le film est négative. Par l’intermédiaire de sa caméra, Carpenter arrive ainsi à capter l’indicible grâce à des effets d’ellipses ou bien en allongeant ses plans afin de distiller un climat d’angoisse permanent, comme si le monde autour de nous allait d’effondrer. Un cauchemar lancinant qui culmine dans la séquence finale où le réalisateur nous pose la question de l’artiste démiurge. Conçu comme une Nuit américaine du cinéma d’horreur, L'Antre de la folie se joue avec délectation de la satanée frontière entre le réel et le surnaturel chère à Todorov. Un grand film de contamination, où l’imagination d’un écrivain vient corrompre le réel, à voir et surtout à revoir !

Mad Will