Belles mais pauvres est une comédie du réalisateur italien Dino Risi sortie en 1957 et qui traite du thème éculé du rapport de l’amour et de l’argent. Ici l’amour pousse Romolo (Maurizio Arena) à chercher tous les moyens possibles, légaux ou non, pour subvenir aux besoins du futur foyer qu’il rêve de fonder avec Marisa, (Lorella De Luca), tandis que son ami Salvatore (Renato Salvatori) suit une autre voie et se met au travail pour gagner l’argent qui lui permettra de prétendre à la main de celle qu’il aime, Anna Maria (Alessandra Panaro). On retrouve les ficelles déjà utilisées en leur temps par Molière ou Beaumarchais pour faire rire le spectateur dans cette quête d’argent et d’amour, prétexte à de multiples situations cocasses. Ce qui plaît ici, à la vision de cette ressortie, c’est le décalage entre les préoccupations des jeunes gens mis en scène dans ce film dans l’Italie de l’après-guerre et ceux de notre société. En effet pour ne donner qu’un exemple, nul ne souhaiterait, sans être taxé à raison de sexisme, de dissuader sa femme de travailler. Si nous rions, donc, c’est avec une certaine distance quant au propos, et si le film se termine en happy end du point de vue des personnages, cela n’est pas vrai d’un point de vue moderne d’émancipation féminine.

Bref, ce film reste ancré dans son époque, ce qui ne l’empêche pas d’être un bon divertissement.

L.S.