Au début des années 80, grâce au succès critique et populaire de son Das Boot, Wolfgang Petersen peut voir très grand pour son prochain film. Il décide alors d’adapter le classique de Michael Ende* pour la coquette somme de 27 millions de dollars. Pour réussir cette entreprise inédite dans le cinéma contemporain allemand, il peut compter sur des techniciens européens émérites tels que Rolf Zehetbauer le décorateur de Cabaret, ou le hollandais Jost Vacano, chef opérateur de Verhoeven sur Spetters et RoboCop. Même si on note la présence de capitaux américains dans la production, on retiendra tout de même la facture technique du film qui n’a rien à envier à Hollywood en matière de fantasy.

Si le film fait partie de mon panthéon des oeuvres pour la jeunesse, c’est en raison du respect de ses investigateurs pour l'intelligence de son jeune public. En effet, L'Histoire sans fin parle de la mort et du désespoir aux enfants par le biais d’un terrible ennemi :  le néant qui anéantit le monde merveilleux de Fantasia. En mettant en lumière la nécessité du merveilleux dans nos tristes existences, L'Histoire sans fin apprendra aux plus jeunes, par le biais de la quête d’Atreju, à dépasser les aléas de la vie grâce à leur imagination. Rajoutez à cela une mise en scène et un casting impeccable, une histoire ambitieuse, et vous obtenez l’un des meilleurs film pour les enfants. Chef d’oeuvre ? Assurément !

*L'Histoire sans fin est à l’origine un roman allemand de Michael Ende considéré comme un classique de la littérature jeunesse. L'adaptation au cinéma de son compatriote Wolfgang Petersen en 1984, sera rejeté par Michael Ende car elle ne reprenait qu’une partie de son roman tout en opérant certains changements comme la couleur de peau du jeune Atreyu.

Mad Will