Comme pour Les Goonies, tout a déjà été dit sur ce classique qu’il n’a pas pris une ride malgré les années. Une fois encore d’un point de vue technique, Zemeckis signe une référence visuelle avec des êtres de chair et de sang qui interagissent parfaitement avec des créatures animées. Si cette tentative d’hybridation entre les cartoons et des prises de vue live n’est pas nouvelle dans l'histoire du cinéma, personne n’avait jamais atteint un tel degré de perfection dans l’exercice.

Le réalisateur américain nous donne à voir un film noir qui s’appuie sur un scénario très solide malgré le caractère loufoque de l’ensemble. Qui veut la peau de Roger Rabbit est avant tout une relecture de l’âge d’or des studios américains dans les années 40 et 50 qui fait aussi bien référence aux classiques du film policer de la Warner qu’aux maîtres de l’animation que sont Walt Disney ou Tex Avery. On sent également l’influence d’un Steven Spielberg avec avec le personnage du juge noir qui aurait pu très bien se tenir aux côtés des officiers nazis dans la série des Indiana Jones.

Un film à voir et revoir indéfiniment. À noter le travail époustouflant de Dean Cundey à la photographie, ce solide artisan qui s’est révélé dans les premières réalisations de Carpenter est l’un des techniciens les plus doués du cinéma américain. Son travail trop souvent ignoré est pourtant à l’origine de réussites telles que The Thing.

Mad Will