Naoko Yamada signe avec Liz et l’oiseau bleu un nouveau film d’animation encore plus réussi que Silent voice qui avait pourtant été très remarqué à sa sortie. Première réalisatrice japonaise de film d’animation à gagner ainsi un statut international, elle met en mouvement le genre Shojo, catégorie que connaissent bien les amatrices de manga.

Nozomi et Mizore sont deux élèves de terminale, instrumentistes dans l’orchestre de leur établissement. Mizore joue du Hautbois et Nozomi de la flûte traversière. Nozomi a la tête sur les épaules, franche, directe, dynamique, et peut-être trop sûre d’elle. Mizore est rêveuse, manque de confiance en elle et surtout elle est une grande admiratrice de sa camarade. Avec leur orchestre, elles interprètent une partition intitulée Liz et l’oiseau bleu, magnifique création originale d’Akito Matsuda.

Le film de Naoko Yamada dresse le portrait de ces deux lycéennes à travers leur interprétation musicale en parallèle avec l’histoire de Liz et l’oiseau bleu. Cette constante mise en abyme permet aux deux filles de progresser dans la connaissance des relations humaines et fait grandir leur amitié, malgré la crainte de la fin de l’année, synonyme de séparation. Le réalisateur se sert des couleurs pour marquer les passages entre les deux mondes. L’un est à dominante bleu, celui du lycée, alors que celui du conte est multicolore. Mais subtilement, il brouille les pistes faisant déteindre au propre comme au figuré un monde sur un autre. Un très beau récit poétique et une histoire très touchante accompagnée de superbes dessins et d’une musique, répétons-le, de toute beauté.

L.S.