« Bzz, bzzzz » vous les reconnaissez ? Les insectes 100% made in France de Minuscule sont de retour cinq après le succès de leurs premières aventures, La Vallée des fourmis perdues, (un million et demi d’entrées dans l’hexagone). Pour ce deuxième opus, les créateurs Thomas Szabo et Hélène Giraud réitèrent le principe du premier, animer des insectes en 3D dans un décor en prises de vue réelles, en faisant communiquer leurs personnages uniquement par divers bourdonnements. Le résultat est étonnamment intelligible, et surtout très drôle.

Dans cette nouvelle aventure baptisée Les mandibules du bout du monde, nous retrouvons les protagonistes tant aimés du premier épisode : la coccinelle (désormais mère de famille), la fourmi (toujours prête à venir en aide à ses congénères à pois noirs) et l'araignée noire (devenue férue de musique classique). Le film s’ouvre sur les paysages enneigés du Mercantour où la famille coccinelle fait tranquillement ses réserves pour l’hiver. Suite à une imprudence, un des enfants de la tribu se retrouve prisonnier dans un carton de crèmes de marrons à destination de la Guadeloupe ! Pas question pour maman (ou papa d’ailleurs) coccinelle d’abandonner sa progéniture : elle embarque immédiatement à bord d’un avion en direction des Caraïbes. Elle peut compter sur l’aide de son alliée de toujours, la fourmi noire qui, en deux trois mouvements de mandibules, fait comprendre à l'araignée que l’heure est grave. Les deux bestioles, solidaires, entament elles aussi un grand voyage. Par contre, pas sûr que ces deux-là s’entendent très bien si madame araignée refuse de varier un peu sa playlist.

Le duo Szabo et Giraud, toujours produits par les studios Futurikon, parviennent avec leurs créatures pourtant « muettes » à raconter une histoire très émouvante sur l’entraide, la filiation et l’ouverture au monde. En effet, qui dit nouveaux décors dit nouvelles espèces : mantes religieuses, mygales, chenilles vénéneuses et coccinelles noires se joignent à la fête. Les humains sont également plus présents que dans le premier film, et, lorsqu’il est question de déforestation, sont de bons prétextes pour sensibiliser le jeune public aux questions écologiques. Un film très inventif, drôle, qui tire mêmes quelques larmes à la fin (si,si) et qui réjouira les spectateurs de tous âges.

S.D.