Je suis un grand fan des films d'Adam McKay avec Will Ferrell. Si la critique française a encensé le réalisateur pour ses longs-métrages plus sérieux tels que The Big Short sur les subprimes ou son Vice sur Dick Cheney, elle a cependant ignoré pendant un long moment ses comédies déjantées avec Will Ferrell, acteur qu’il avait connu lorsqu’il était scénariste en chef sur le SNL (Saturday Night Live). Ma rencontre avec les deux bonhommes se produisit un matin d’été sur Canal Plus, durant lequel mes rires résonnèrent à plusieurs kilomètres à la ronde. Je découvrais ainsi Présentateur vedette : la légende de Ron Burgundy qui fut le début d’une longue histoire d’amour avec le renouveau de la comédie américaine et ses personnages déclassés. J’apprécie d’autant plus Ron Burgundy, que je suis un fan de l’acteur Chevy Chase auquel Ferrell ressemble beaucoup au niveau de la stature et du jeu. Les deux acteurs arrivent en effet à jouer avec un aplomb remarquable et beaucoup de tendresse, des abrutis emprisonnés entre le monde de l’enfance et l’âge adulte. La légende de Ron Burgundy était un sommet d’humour absurde et s’appuyait sur un casting de haute volée où l’on retrouvait dans les seconds rôles, Steve Carell ou Paul Rudd. Adam McKay retrouvera ensuite Will Ferrell pour les excellents Ricky Bobby : roi du circuit et Frangins malgré eux.

Pourquoi avoir choisi Frangins malgré eux dans mes 50 films préférés ? Tout d’abord pour montrer aux cinéastes hexagonaux que l’on peut faire une excellente comédie sur deux quarantenaires qui ne veulent pas quitter le cocon familial, autrement plus intéressante que le téléfilm paresseux Tanguy et sa suite encore plus horrible. Amateur de blagues de mauvais goût, je suis aux anges avec un long-métrage qui n'hésite pas à nous montrer Will Ferrell utilisant ses testicules pour "salir" la batterie de son beau frère. Le film est vulgaire mais comme souvent dans la comédie américaine de l’époque, les auteurs en profitent pour nous offrir une radiographie plutôt maline de la société américaine derrière l’humour gras. En effet, Frangins malgré eux traite avant tout des dangers de l’infantilisation de la société occidentale. Ce long-métrage est également intéressant car il annonce la crise des subprimes.

Frangins malgré eux est une farce hilarante qui fustige à coup de "fuck" et de "pussy," une société ou l’égoïsme et la solitude règnent en maître.

Mad Will