Je voulais finir cette sélection avec une production conjointe entre le studio Amblin et DreamWorks, deux structures créées par Spielberg, même si officiellement le nom du réalisateur d'E.T. n’apparaît pas au générique de Prémonitions. Ce film met en scène une jeune femme traumatisée par des visions horribles alors qu’au même instant rode un tueur de petites filles. À sa sortie, la critique ne fut pas tendre avec Neil Jordan dont le travail n’a jamais été apprécié par une certaine intelligentsia française qui rejette son goût pour une certaine ornementation visuelle.

Pourtant avec des oeuvres telles que La compagnie des loupsEntretien avec un vampireButcher boy ou encore Crying Game, Neil Jordan a toujours développé un univers intéressant. Ce qui frappe dans son Prémonitions, c’est la manière dont le réalisateur arrive à installer une ambiance crépusculaire qui renvoie aux contes de Grimm grâce aux superbes lumières de Darius Khondji. Le film s’inspire du Cercle Infernal et de Ne vous retournez pas. Malheureusement en raison d’un script brinquebalant, il n’arrive à pas à se hisser au niveau de ses films références autour de la mort d’un enfant.

Un long-métrage bizarre et onirique qui possède une ambiance prenante si on accepte des développements scénaristiques parfois hasardeux et une interprétation en mode « je veux avoir mon Oscars » d’Annette Bening et Robert Downey Jr. Une série B gothique bien plus envoûtante que son horrible réputation laisse présager.

Mad Will