Max, jeune lapin des villes, se prépare dans l’espoir de réussir les redoutables épreuves d’intégration d’un gang de rue prestigieux. Suite à un malencontreux accident, il se retrouve catapulté chez les lapins des champs, au cœur de l’école où s’entraînent ceux de ses congénères rêvant d’avoir l’habilitation pour distribuer les œufs de Pâques. A l’approche du jour saint, il va devoir affronter avec eux le complot d’une famille de renards jaloux souhaitant gâcher la fête.

Inspiré d’un livre pour enfants du début du siècle dernier, L’école des lapins met en scène un univers aux codes surannés. Pour faciliter l’identification du petit spectateur d’aujourd’hui, Ute von Münchow-Pohl y ajoute un prologue urbain et un protagoniste citadin qui découvre lui aussi cet univers avec un regard extérieur. Pour moderniser un peu le scénario, le réalisateur saupoudre également sur le propos volontiers sentencieux de l’histoire originale une bonne dose d’humour fréquemment basée sur les réactions du petit héros au premier abord rétif à la rusticité de la vie rurale. Son film d’animation conserve une part de l’édification propre au conte pour enfants, mais il en expurge l’éventuelle lourdeur. Le personnage de la professeure spécialisée dans les arts martiaux ponctue ainsi régulièrement son discours de dictons plein de sagesse, et le héros citadin reconnaît progressivement les avantages d’un milieu où les valeurs de discipline et d’abnégation sont toujours vivaces. Au final, il ressort de ce travail effectué sur L’école des lapins une modernisation habile et équilibrée du conte traditionnel.

F.L.