UNE SALLE DE CINÉMA VIRTUELLE, QU'EST-CE QUE C'EST ?

C’est simple, c’est comme si vous alliez au ciné, mais vous restez chez vous. Le fonctionnement de cette salle de cinéma virtuelle repose sur les principes suivants :

- Les séances sont retransmises en direct, et ne sont plus accessibles à l’issue de la retransmission. (Il y a une heure de début séance, comme en salle.)

- L’accès à la salle de cinéma virtuelle est géolocalisé, seules les personnes situées dans un périmètre variant de 5 à 50 kms autour du bâtiment du cinéma peuvent y accéder.

- La programmation est faite par les exploitants de cinéma et les recettes sont partagées entre exploitant, distributeur et le site hébergeant la salle virtuelle.

- De nouveaux films sont programmés chaque mercredi.

- Pour connaître les lieux et horaires des séances, c'est ici : https://www.25eheure.com/

Nous vous proposons donc aujourd'hui dans votre salle de cinéma virtuelle le film inédit : Perro Bomba

 

 

La critique :

Fiction qui utilise les codes de documentaire, Perro Bomba est un film militant qui dénonce la xénophobie et le racisme dans la société chilienne. Nous suivons caméra à l’épaule, Steevens (Steevens Benjamin) immigré haïtien depuis six ans qui travaille dans une société qui fabrique des pavés. Un de ses amis, Junior (Junior Valcin), émigre à son tour au Chili. Steevens persuade son patron de l’embaucher. Alors qu’il semblait compatissant, celui-ci profère néanmoins des insultes racistes envers les haïtiens. Steve s’emporte et frappe son chef. Il est alors privé de travail et de logement et doit recommencer une vie dans un contexte très difficile. Il erre à présent dans les rues à la recherche d’un endroit où dormir, enchaîne les petits boulots, laveurs de pare-brise, vendeur de chocolat à la sauvette, mais à chaque fois il est renvoyé parce qu’il refuse être exploité, maltraité ou insulté.

Assumant dans sa note d’intention une visée sociale et pédagogique, le jeune primo-réalisateur chilien Juan Caceres cherche à montrer au monde la réalité d’une société chilienne en pleine métamorphose. En outre il en revendique la dimension universelle de son film car les problèmes évoqués se retrouvent hélas dans toutes les sociétés humaines ou presque.

 

Séparées par des intermèdes musicaux, les séquences du film s’inscrivent comme les actes d’une tragédie, d’une lente descente aux enfers, où ceux qui voudraient aider l’immigré n’ont malheureusement pas les moyens de lui proposer ce dont il a besoin : une situation pérenne et non un dépannage. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Dans toute société l’homme a besoin de stabilité, pas de précarité, celle-ci conduisant au malheur. Que faire alors d’une population qui migre, espérant se soustraire à la violence politique ou économique, et qui se retrouve en butte au racisme et à la xénophobie partout où elle se retrouve ?

Premier film dans l’histoire du cinéma chilien où le protagoniste principal est interprété́ par un comédien noir, ce film montre pourtant par son existence même qu’un autre avenir est possible, comme l’indique sa fin qui laisse une porte ouverte sur une alternative au repli sur soi.

Laurent Schérer

La bande-annonce :

 

Pour connaitre les lieux et horaires des séances, c'est ici : https://www.25eheure.com/

Bonne projection !