Le film à voir sur Outbuster (le premier mois est gratuit !) : https://www.outbuster.com/coeur-a-vif/When-a-wolf

La critique :

Second long-métrage de fiction du réalisateur taiwanais Hou Chi-jan, Prix du jury au festival Fantasia de Montréal de 2013 et multi primé dans son pays, When a wolf falls in love with a sheep est une joyeuse comédie romantique au rythme entrainant. Sans jamais tomber dans la mièvrerie et les clichés des romans à l’eau de rose, le réalisateur utilise  en plus du dessin intra diégétique, de la stop-motion, des images animées, des techniques de montage photo, du pliage papier, afin de créer une distanciation salutaire qui évite tout sentimentalisme.

Pourtant le film commence mal. Tung (Kai ko vu dans Adieu Mandalay de Midi Z), déprime à fond depuis que sa copine Yi-ying l’a largué un beau matin en lui collant un post-it sur le front où est écrit « je suis en route pour la prépa ». C’est un brave garçon assez nonchalant, ce qui a dû finir par déplaire à Ying grande voyageuse et qui pense que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Tung serait au contraire dans le camp de ceux qui subissent et qui se font exploiter par plus malins qu’eux, à commencer par son patron, tenancier d’une entreprise de photocopie à Tapei dans le quartier animé de Nanyang. C’est là que notre jeune héros trouve travail et gite quand il se retrouve à la rue.

Une partie de sa tâche consiste alors à reproduire et à livrer des copies d’examens pour une école préparatoire proche. Intrigué par des exemplaires dans lesquels un petit mouton bavard est dessiné, il croque par jeu un loup à ses côtés afin qu’ils dialoguent ensemble. Et c’est le début d’une grande histoire. En effet les étudiants s’emparent de ces esquisses et leur donnent une forte publicité, si bien que le loup en question devient extrêmement populaire, et par ricochet le mouton, qui jusqu’à présent n’avait guère eu de succès. Cela rapproche forcément les deux dessinateurs, Tung et Yang (Jian Man-shu).  La rencontre de ces deux personnages aussi timides et maladroits l’un que l’autre, conduit à une touchante et poétique histoire d’amour entre les deux jeunes gens. Ajoutez à cela une histoire de somnambule et de chien perdu (très métaphorique) et vous aurez une excellente recette, qui vous procurera une heure et demie de plaisir attendri.

Le film est tendre, poétique, et drôle, et propose en filigrane une critique des conditions de travail, tant des étudiants que des salariés pauvres, forcés d’accélérer sans cesse en raison des cadences infernales.

Une comédie romantique très réussie, à regarder sur Outbuster.

L.S.

La bande annonce :