Spring est disponible chez notre partenaire Outbuster à cette adrese : https://www.outbuster.com/entre-potes/spring

Si vous n’avez pas traîné vos guêtres dans les festivals de fantastique, les noms de Benson et Moorhead ne vous diront sûrement rien. Pour autant, ces deux gaillards ont déjà signé 3 longs-métrages (Resolution, Spring , The Endless) qui sont tout simplement parmi les oeuvres les plus originales et passionnantes que j'ai vues ces dernières années dans le domaine du fantastique.

Afin de mieux vous les faire connaitre, j’ai choisi de vous parler de leur deuxième film Spring qui est disponible chez notre nouveau partenaire :  le service de SVOD Outbuster.  C’est une occasion unique de vous parler de ce long-métrage qui a reçu le Prix « Ciné+ Frisson » au PIFFF à Paris et qui témoigne d’une politique éditoriale audacieuse de la part d’Outbuster. Cette plateforme vous offre un mois gratuit lors de votre inscription et vous propose des films de grande qualité le plus souvent inédits.

Mais que raconte Spring  ?

Evan, un jeune américain est meurtri par la disparition de sa mère, morte d'un cancer, et par la perte de son travail de cuisinier, le jour suivant. Il fuit son pays pour s'installer en Italie, où il rencontre une jeune femme cachant un sombre secret.

Le troisième film de Benson et Moorhead, The Endless s’ouvrait sur une citation de Lovecraft. Cette filiation avec l’univers de l’écrivain américain est légitime au regard des univers fantastiques développés par les deux réalisateurs où des personnages sont en proie à des forces anciennes qui semblent diriger notre univers. Ce cosmos qui commanderait nos vies est d’ailleurs signifié par leur mise en scène qui use de plans vus du ciel. De plus, dans le cas de Spring, ils nous font entrapercevoir des tentacules lors d'une transformation de la jeune Louise dont est tombé amoureux le personnage principal. Cette vision fugace évoque ainsi irrémédiablement les Grands Anciens de Lovecraft et ses créatures à la Cthulhu. Nombre de cinéastes ont essayé de s’inspirer de Lovecraft, mais sans jamais réussir. En effet, comment rendre à l’image un univers qui repose avant tout sur un sentiment de vertige avec des forces obscures le plus souvent suggérées ? Pour créer une ambiance digne de l’écrivain américain de Providence, Justin Benson et Aaron Moorhead vont s'appuyer sur l’imagination du spectateur qui ne perçoit dans le film que d’infimes détails tels qu'une ombre menaçante ou des yeux vairons. Ce sera ensuite au public de reconstruire l’intrigue pour comprendre les tenants et les aboutissants de l’histoire afin de prendre conscience de la puissance des forces surnaturelles en présence. À ce titre, nous sommes ici très éloignés du cinéma de genre actuel à base de jumpscares, qui ne peut s'empêcher d'expliciter son récit au risque de se contredire comme dans Us de Jordan Peel.

Spring, à l’instar de The Endless commence à la manière d'un drame réaliste. Le film nous donne ainsi à voir le héros qui assiste aux derniers instants de vie de sa mère. Suite à l’enterrement, nous le retrouvons dans une bagarre qui le conduira à quitter les USA et partir en Italie, car il est recherché en raison des coups portés sur un sinistre individu. Une introduction très réaliste où la mise en scène recourt à des prises de vue à l’épaule pour renforcer le caractère naturaliste du film. Mais comme d’habitude chez les deux réalisateurs, cet ancrage dans le réel est là pour créer une ambiance où petit à petit les lois dites naturelles ne pourront plus expliquer les événements de plus en plus étranges qui vont arriver. Le caractère intimiste de leur cinéma est voulu par des réalisateurs qui mettent en scène dans leurs longs-métrages des duos qui sont liés par une relation forte qui va être mise à mal par le surnaturel. Resolution racontait avant tout l'amitié entre deux hommes, dans The Endless c'était la relation fraternelle qui était évoquée, alors que dans Spring c'est bel et bien le sentiment amoureux qui est mis en scène. Ainsi, Spring n'est pas seulement une grande oeuvre fantastique qui évoque le mythe de la goule, c’est aussi l’une des plus belles comédies romantiques vues à l’écran ces derniers temps avec un plan final qui a fait pleurer l’auteur de ses lignes. Si ce long-métrage est une réussite, c’est également grâce aux deux acteurs Lou Taylor Pucci et Nadia Hilker qui sont très justes.

Ce qui est remarquable dans la filmographie des deux réalisateurs, c’est leur volonté farouche de raconter des histoires en dehors des modes et des formules qui ont phagocyté le cinéma actuel, qu’il soit commercial ou même d’auteur. Ainsi Spring est tout à la foi un film lovecraftien, une comédie romantique, un long-métrage sur le deuil et une oeuvre de résistance avec des personnages qui décident de déjouer le destin symbolisé par les forces supérieures qui hantent chacun de leurs films.

Je vous invite vraiment à regarder le magnifique Spring sur la plateforme d'Outbuster qui vous permet de découvrir des oeuvres fortes, osées, décalées et surtout originales qui étaient pour certaines invisibles en dehors du circuit des festivals spécialisés comme pour le film de Benson et Moorhead

Mad Will

Ps : Je reviendrai prochainement sur The Endless qui est disponible en DVD chez Koba Films depuis le mois d’Avril !