Netflix c’est bien, mais l’algorithme du numéro 1 de la SVOD vous suggère toujours les mêmes superproductions. Voici une sélection de 5 films qui ne vous laisseront pas indifférents et qui méritent d’être mis en lumière !

Black Book de Paul Verhoeven

Black Book marque le retour de Paul Verhoeven en Europe après une brillante carrière hollywoodienne où il nous régala avec des titres tels que Basic Instinct, Robocop ou Starship Troopers. Le film prend place durant la Deuxième Guerre mondiale qui a marqué l'enfance du cinéaste. Black Book est une œuvre noire qui montre que l’héroïsme n’existe pas en temps de guerre.

Ce long-métrage rappelle le cinéma de David Lean (Docteur Jivago) par l’ampleur du spectacle qu’il propose et la qualité de sa mise en scène. Verhoeven est un solide technicien et son expérience Holywoodienne lui a donné une maîtrise visuelle absolument bluffante.  Le film raconte l’histoire d‘une chanteuse juive Rachel Stein qui rejoint la résistance après le massacre de sa famille. Elle reçoit pour mission d’infiltrer le service de renseignements allemands afin de séduire l’officier Müntze, mais elle en tombera amoureuse.

Le cinéaste hollandais nous donne à voir un déchaînement de violence où certains résistants ne se conduisent pas mieux que ceux qu’ils veulent combattre. Ce Black Book est vraiment impressionnant tant il manie à merveille l’efficacité du cinéma américain et une liberté de ton propre au cinéma européen avec une représentation frontale du sexe et un refus de tout manichéisme. La fabuleuse scène finale nous rappelle que la guerre ne finit jamais. Elle change juste de camp. Un chef-d’oeuvre tout simplement !

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Matilda de Danny DeVito

Matilda est l’une des nombreuses adaptations au cinéma de l’écrivain Roald Dhal, le papa de Charlie et La Chocolaterie. C’est une fable noire qui démontre tout le talent de son réalisateur Danny DeVito qui a signé des comédies acerbes très réussies comme La guerre des roses et l’hilarant Crève, Smoochy, crève !  Son adaptation cinématographique est fidèle au livre de Dahl malgré quelques petits aménagements. La fin du roman est ainsi en grande partie modifiée, mais l’esprit général de l’oeuvre est conservé. Il n’est pas évident de rendre à l’image l’univers du génial auteur anglais et Devito à l’instar de Roeg dans Les sorcières recourt à une mise en scène outrancière qui rappelle les cartoons, afin de traduire la loufoquerie du romancier anglais au détriment parfois du caractère poétique de ses oeuvres. DeVito et Rea Perlman sont néanmoins parfaits en parents incapables d’apprécier le génie de leur petite fille et c’est un vrai bonheur de les voir évoluer à l’écran. Un film à voir en famille qui vous changera des productions formatées de chez Disney.

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Idiocracy de Mike Judge

Idiocracy est l’oeuvre de Mike Judge, le créateur de la série d’animation Beavis et Butt-Head qui fut diffusée pendant 4 ans sur MTV. Son film « live » Idiocracy est une comédie foutraque dont le pitch a fait beaucoup pour la réputation du film. Sorti en catimini par un studio qui n’y croyait pas, le long-métrage est devenu au fur et à mesure des années une oeuvre culte.  L’histoire prend place en 2505. La terre est devenue une ruine recouverte d’ordures en tout genre. Elle a été dévastée par des idiots qui passent leur temps à regarder des vidéos Youtube. C’est dans cet univers, qu’un américain moyen cryogénisé des centaines d’années plus tôt se réveille. Ils dévient instantanément l’homme le plus intelligent du monde. Mais comment sauver une planète aux mains de demeurés ? L’ouverture du film est restée célèbre avec son montage alterné où l’on voyait de gros bourrins se reproduire en plus grand nombre et plus vite que les couples instruits et un peu bobo qui font moins d'enfants par crainte de l'avenir.

Alors soyons francs, le film n’est pas totalement réussi, le trait est souvent grossier voir condescendant. Mais il y a des scènes vraiment marrantes comme lorsque le héros se rend à l’hôpital et tombe sur infirmière qui doit le soigner à l’aide d’un pupitre avec des idéogrammes qu’elle doit sélectionner pour proposer un remède.  Au moment où le totalitarisme revient avec force avec un Trump qui se plaît à jouer avec les bas instincts de certains de ses compatriotes. Idiocracy en bonne fable voltairienne nous montre que l’être humain doit se reprendre et que l’intelligence n’est pas une maladie honteuse, mais représente un espoir pour l’humanité.

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Sexcrimes de John McNaughton

Sexcrimes ressemble beaucoup à Schowgirls dans sa façon de dynamiter un produit hollywoodien. Le réalisateur se joue des codes du thriller sexy, les poussant jusqu'à l'excès voir l'absurde. Si Verhoeven s’attaquait avec férocité au rêve américain, Sexcrimes de John McNaughton est une violente charge contre une certaine culture de la beauté dans le cinéma hollywoodien. En effet, le réalisateur montre que derrière les abdos en acier et les corps galbés se dissimule la médiocrité humaine. Retournements scénaristiques à la Scoobidoo qui montrent l’absurdité des mécaniques des thrillers, ralentis sur jeunes femmes vêtues de tee-shirts mouillés pour dénoncer une gent masculine qui n’arrive à bander que devant des images formatées et ridicules, John McNaughton dynamite la classe supérieure et interroge le spectateur sur ses fantasmes de beauté et de réussite.

Un film beaucoup plus subtil que le produit formaté souhaité par les producteurs. Une oeuvre à revoir à l’instar de Mad dog and Glory et Henry a portrait of a serial killer du même auteur.

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Krrish de Rakesh Roshan 

Comme dernier film, je plaide coupable en termes de mauvais goût cinématographique avec Krrish qui met en scène un super héros made in Bombay ! Soyons francs, on n’est pas dans le film de festival formaté pour cinéphiles auteurisants (même si ce long-métrage est passé en séance de nuit au Festival du Cinéma asiatique de Deauville). Krrish c’est le cinéma indien grand public fait pour divertir le spectateur qui sacrifie beaucoup de ses maigres moyens pour rêver pendant 3 heures et oublier son quotidien difficile. Un film réalisé avec moins d’un million de dollars, soit le cachet d’un fulgurant du dernier Avengers, et qui fait suite à un autre film indien Koi Mil Gaya.

Krrish est une expérience. Il y a une envie de cinoche phénoménal, une façon de réadapter le cinéma américain à la mode indienne avec le passage mémorable où le garçon grandit grâce à une série de fondus enchaînés qui rappellent la scène de la roue du premier Conan. Krrish ce sont des scènes d’actions qui sont coupées par des chants et des danses. Ce sont enfin des acteurs qui surjouent par rapport à nos habitudes occidentales avec une mention spéciale à l’interprète principal, un bellâtre qui ferait passer Lorenzo Lamas (Le Rebelle à la télé) pour un acteur Shakeasperien. Mais que c’est généreux ! Tout est fait pour faire rêver le spectateur. Généreux, fun, jamais ennuyeux malgré ses trois heures de film, Krrish avec son humour presque enfantin est un spectacle total comme seul Bollywood peut nous offrir.

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Une sélection originale signée Mad Will !

PS: En bonus la bande-annonce de Krrish 3 (Defender) qui fout la pâtée à Marvel et DC  et qui est disponbile sur Amazon.