Après trois très bons films (Hunger, Shame, 12 years a slave), Steve Mc Queen nous offre avec Les veuves sa réalisation la plus aboutie grâce à ce thriller social très bien dosé.

 

 

Trois veuves s’associent pour monter un coup après la mort de leur mari dans un casse qui a mal tourné car il leur faut rembourser un matelas de billets partie en fumée. Voici résumée une intrigue qui tient très bien la route, plus compliquée qu’elle n’en a l’air au vu de ce que nous laissent à penser les premières séquences du film. Le cadre est posé : les femmes doivent payer pour les erreurs de leur mari.

 

 

L’action se situe dans la ville de Chicago, ville historique du crime organisé. Elle vomit littéralement ses cadavres, qu’ils soient victimes de flics ou de truands. La ville semble pourrir de l’intérieur, ce qui contraste avec sa beauté nocturne, magnifiquement révélée par la photo de Sean Bobbitt, habituel chef opérateur de Steve Mc Queen. Flics à la gâchette facile, politiciens corrompus, révérend vénal ou mère proxénète, les habitants semblent ne pouvoir et ne devoir s’exprimer que par de violents rapports de force. Ainsi le début de l’association des veuves ne se fera pas sans heurts.

 

 

En quelques plans, le réalisateur montre la violence des rapports humains et sociaux, Homme/Femme, Blancs, /Noirs, Riches/Pauvres, ainsi que le fossé entre les générations, tout en portant un œil critique sur la politique et le pouvoir de l’argent. Il maitrise parfaitement l’art d’en dire beaucoup sans que le spectateur ait l’impression d’un catalogue.

Magnifiquement porté par ses actrices, en particulier par Viola Davis dans le rôle de Veronica la cheffe de gang, Les veuves est un excellent film qui pousse à la réflexion, que l’on soit habituel amateur du genre ou pas.

L.S.

La bande annonce :