Six portraits XL ce sont six portraits dans un film touchant, comme sait le faire si magnifiquement Alain Cavalier. Ce film est présenté au public en en 3 parties. Première partie : Léon et guillaume.

La critique :

A 85 ans, le portraitiste Alain Cavalier n’a pas encore dit son dernier mot. Son producteur attitré Michel Seydoux a condensé six portraits extraits du journal filmé que le cinéaste tient depuis vingt-cinq ans. 6 x 49 minutes de son regard affuté et amusé sur le monde qui l’entoure et qui seront distribués en salles en 3 parties de deux portraits.

Comme à son habitude Alain Cavalier aborde le cinéma sans le cacher. Il commente ce qu’il filme, il se laisse apercevoir dans le reflet d’un miroir, comme un enfant à qui on viendrait d’offrir sa première caméra. De cet enfant le cinéaste a toujours l'émerveillement de chaque nouvelle chose qu’il découvre en allant à la rencontre de ces hommes et femmes dont les drôles de vies le passionnent.

Il y a d’abord Léon, le cordonnier bien aimé, la star du quartier, qui surprend ses habitués en annonçant un jour par une petite affichette son départ en retraite. Car oui, les clients se bousculent encore par dizaines pour réparer les semelles de leurs vieux souliers en cuir qui s’entassent dans la minuscule boutique de Léon. Il est Arménien et a un caractère bien trempé, à l’inverse du discret Cavalier. Pourtant comme un deuxième film dans le film, les deux hommes se lient d’amitié, sous les yeux du spectateur.

Après que Léon a fait ses adieux en mangeant ému une part d’un énorme « gâteau chaussure » confectionné par ses proches, Guillaume, le second sujet des Six Portraits XL, se prépare à ouvrir sa nouvelle boulangerie. Guillaume travaille de quatre heures du matin à sept heures du soir pour réaliser son rêve d’excellence.

Il y a ensuite Jacquotte qui fait sa ronde annuelle dans la maison de ses parents remplie de souvenirs dont elle refuse catégoriquement de se défaire, Daniel, obsédé par le ménage qui a renoncé au cinéma et est devenu accro aux jeux à gratter, Philippe, l’hyper actif du PAF qui enchaîne les interviews, et enfin Bernard, acteur et ancien camarade de Cavalier sur Le plein de super et Libera me, qui prépare désormais un seul en scène au théâtre.

Cavalier rend compte avec délicatesse et bienveillance du quotidien de ceux qu’il filme, comme il l’avait fait auparavant dans Vies. En filmant avec simplicité les « petites choses » le réalisateur nous communique son plaisir de cinéaste. Pourquoi Léon, Guillaume, Jacquotte et les autres, ces parfaits anonymes nous apparaissent-ils soudain si attrayants ? C’est ça, la magie Cavalier.

S.D.

La bande annonce :