À l'occasion de la sortie de Conann de Bertrand Mandico, nous vous recommandons de revisiter l'un de ses premiers courts métrages : "Ultra Pulpe", qui fait partie des trois courts du programme Ultra rêve . Dans ce programme, il est entouré de deux autres courts métrages réalisés par une nouvelle génération de cinéastes français qui ont créé la sensation à Cannes.

Ultra Rêve  vous plongera dans l'univers de Yann Gonzalez (Un couteau dans le cœur ), Bertrand Mandico (Les garçons sauvages) et du duo Caroline Poggi-Jonathan Vinel (Jessica Forever ).

Ce programme offre l'occasion de découvrir les courts-métrages qui ont révélé ces jeunes auteurs lors de la Semaine de la critique au Festival de Cannes. Ambiance trouble où le désir s'imprègne dans chaque photogramme, ce programme est une invitation à découvrir des œuvres au romantisme exacerbé.

Pour voir Ultra rêve depuis votre canapé cliquez ici : Accès au film.

La critique :

Ultra Rêve est la riche idée d’associer trois courts-métrages de quatre réalisateurs français : After School Knife Fight du duo Caroline Poggi/Jonathan Vinel (Tant qu’il nous reste des fusils à pompe), Les Iles de Yann Gonzalez et Ultra Pulpe de Bertrand Mandico.

After School Knife Fight ouvre la danse, bien plus dans la retenue que ses deux successeurs. On y retrouve quatre amis qui forment un groupe de rock, et se réunissent pour la dernière fois avant le départ de la chanteuse Laetitia, qui part faire ses études à Paris. C’est dans une clairière que la bande se retrouve, et que l’un d’entre eux dévoile en off ses sentiments amoureux pour celle qui les quitte. Pas de folie visuelle comme chez Gonzales ou Mandico mais une semblable faculté à associer le désir et l’amour à une grande nostalgie. C’est simple mais c’est très beau, et ça reste dans le cœur comme une chanson triste.

Aves Les Iles, Yann Gonzalez (qu’on se réjouit de retrouver aussi vite en salle après Un couteau dans le cœur) dessine plusieurs tableaux érotiques où de jeunes personnages nus s’entremêlent sous la menace d’une créature monstrueuse (dessinée par Bertrand Mandico) qu’ils devront apprendre à aimer. Le sexe (gay, hétéro ou trans) et la mort, toujours au cœur de l’œuvre de Gonzalez, apparaissent ici comme un songe, peut-être celui du personnage de Sarah Megan Allouch qui écoute les gémissements des autres pour créer son propre désir. Les Iles exhibe les amants dans une forêt de voyeurs, jusqu’à une scène de théâtre, pour en faire une ode ultime à l’érotisme.

L’érotisme magnifié se poursuit dans Ultra Pulpe, le dernier court-métrage de la sélection, sans doute le plus fou, dont il est difficile de parler tant sa singularité ne répond qu’à une perception la plus personnelle du désir… On y distingue deux amantes sur le déclin, Apocalypse et Joy, l’une actrice, l’autre réalisatrice, auteure d’un film fantastique de fin du monde. Un mélange de rites étranges, de folies de cinéma (décors extravagants, pellicule sans fin) dont on ne sait déterminer les contours (où est le studio ? où est le réel ?). On y retrouve Vimala Pons, Lola Creton et Pauline Lorillard, échappées des Garçons Sauvages pour s’habiller de leur plus grande sensualité, prises au piège des excès de la réalisatrice-sorcière, telles des Barbarella prisonnières de l’Excessive Machine.

Suzanne Dureau

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La bande-annonce :