Il y a neuf ans disparaissait dans les méandres d’une baignoire de Beverly Hills la diva internationale Whitney Houston. Propulsée dès son plus jeune âge au numéro un des charts, l’interprète du célèbre tube I Will Always Love You n’aura pas vécu une vie aussi rose que dans ses clips. Le documentariste Kevin Macdonald revient, à l’aide de précieux témoignages de l’entourage de la star et de nombreuses images d’archives, sur le parcours idyllique devenu rapidement chaotique pour la chanteuse à succès.

Ce film est actuellement disponible sur UniversCiné à l'adresse : https://www.universcine.com/films/whitney

 

La critique :

Née au New Jersey dans un ghetto de Newark, Whitney dite « Nippy » grandit dans un environnement chantant : elle est la cousine de la grande Dionne Warwick et sa mère, Cissy Houston, choriste pour les plus grands, donne très tôt à sa fille le goût du gospel. Agée d’à peine dix sept ans, la jeune Whitney entame une carrière solo, accompagnée en tournée par ses deux grands frères et sa meilleure amie Robyn. Malheureusement, le trio n’est pas des meilleures influences pour Whitney qui touche assez rapidement au cannabis puis à la cocaïne. Pour parer aux rumeurs sur son homosexualité, elle épouse Bobby Brown, lui aussi chanteur, dont elle a peu de temps après une fille, Krissi. Epuisée par les shows, dépendante à la drogue, la diva n’est pas en mesure de s’occuper de l’enfant et c’est toute la famille qui se délite : un divorce, puis le décès en 2012 de la star, rejointe tragiquement par sa fille trois ans plus tard.

Au delà de la musique, Kevin Macdonald insiste sur l’importance de Whitney Houston comme symbole de la communauté afro-américaine : elle sera l’une des premières artistes à jouer en Afrique du Sud après l’apartheid, la deuxième femme noire (après Diana Ross) à chanter l’hymne national à la mi-temps du Super Bowl, et enfin, le couple mixte qu’elle forme avec Kevin Costner dans Bodyguard restera inoubliable. En dépit de la qualité du film qui reste discutable, elle aura eu le mérite d’avoir su s’imposer en tant que femme noire au cinéma.
 

Père, mère, frères et amis se relaient devant la caméra de Kevin MacDonald pour témoigner leur admiration pour la pop star, avant que les failles n’apparaissent. John Houston, le père, est reconnu coupable d’avoir escroqué sa propre fille, tandis que ses frères avouent avoir laissé leur cadette se droguer. Comme dans l’histoire tragique d’Amy Winehouse racontée dans Amy, on retrouve la lâcheté et l’opportuniste de certains proches qui préfèrent se taire plutôt que de risquer de perdre leurs avantages si leur source de revenus venait à faire une pause dans sa carrière.

Kevin Macdonald allie à son travail d’investigation un travail conséquent dans le montage, alternant entre des images de la chanteuse et les moments marquants des années 1990 à 2000. Les deux heures du documentaire s’achèvent sur notes de I Have Nothing, laissant le choix au spectateur de pleurer leur idole disparue, ou de se réjouir à l’idée de réécouter son best-of en rentrant.

Suzanne Dureau

Ce film est actuellement disponible sur UniversCiné à l'adresse : https://www.universcine.com/films/whitney

La bande-annonce :