Premier film du réalisateur américain Steven Caple Jr, The Land est un drame urbain qui secoue le spectateur par sa noirceur et l'intensité tragique portée par de brillants jeunes interprètes.

Le film est disponible sur E-cinema.com à l’adresse : https://www.e-cinema.com/film/voir/the-land

La critique :

Cisco, (Jorge Lendeborg Jr), Junior (Moises Arias), Boobie (Erzi Walker) et Patty Cake (Rafi Gavron) sont quatre jeunes natifs de Cleveland qui rêvent de devenir skateurs professionnels et de quitter leur univers. Venus de milieux pauvres, sans désir d’études, ils subviennent à leurs besoins en braquant des voitures revendues ensuite une bouchée de pain. Au cours d’une de leurs équipées, ils découvrent dans un coffre un sac contenant de la drogue. Ils voient là le moyen de s’en sortir et de payer les inscriptions aux concours de skate auxquels ils rêvent de participer. Mais ils sont bien trop tendres pour s’immiscer dans le monde des dealers.

 

Premier film du réalisateur américain Steven Caple Jr, (Creed 2), The Land mérite d’être vu. Le cinéaste met ici en scène une jeunesse en perte de repères dans la ville de Cleveland qui s’avère le personnage principal du film. Une cité où Steven Caple Jr est né et a passé sa jeunesse. Le réalisateur nous décrit ici un monde sombre au propre comme au figuré, la plupart des séquences se déroulant la nuit, métaphorique du destin qui attend les protagonistes du film, tentés par l’argent de la drogue.
 

Ce drame urbain secoue le spectateur tant par son contenu qui met en scène des jeunes gens au destin tragique que par la qualité de son image et de sa bande-son. Par le biais de plans resserrés, la caméra capte avec un grand naturel l’action qui se déroule dans des appartements miteux ou des hangars désaffectés pour les scènes de Skate. S’il n’y a pas de romance dans ce long-métrage, les thèmes de l’amitié et de la famille y sont traités. Les quatre jeunes gens forment ainsi au départ un groupe d’amis, voire une famille comme le revendique à plusieurs reprises Junior. Cependant les funestes évènements qui vont survenir auront raison de ces liens.

 

Cité par l’écrivain américain Douglas Kennedy en exergue de son roman La poursuite du bonheur, ces quelques vers du poète anglais Matthew Arnold semblent parfaitement illustrer l’essence de ce film :

 

" Nous n’agissons pas comme il faudrait

Et ce qu’il ne faudrait pas nous le faisons,

Et puis nous nous rassurons

Avec l’idée que la chance sera notre alliée "

 

À cet égard, le personnage de Cisco ne cesse de revendiquer sa volonté de ne pas se laisser enfermer dans l’avenir qu’on lui promet : celui d’une formation professionnelle ne débouchant sur aucun travail. C’est pourquoi il cherche une voie plus originale à ses yeux dans la délinquance. Mais aveuglé par ses rêves, il ne se rend pas compte que les règles du crime organisé sont encore plus contraignantes que celles dictées par la société à laquelle il souhaite s’échapper.

 

Le spectateur voit au fur et à mesure du film les protagonistes faire les mauvais choix aux mauvais moments. Mais ne sont-ils pas les seuls qu’on leur laisse ?

 

Le film est disponible sur E-cinema.com à l’adresse : https://www.e-cinema.com/film/voir/the-land

 

Laurent Schérer

 

La bande-annonce :