The Party est la synthèse de la collaboration de deux génies de la comédie. D’une part, nous retrouvons Blake Edwards, maître du divertissement raffiné qui n’oublie jamais de façon détournée de critiquer ses semblables. Ce réalisateur œuvra pendant près de 40 ans à Hollywood signant des perles telles que Diamants sur canapé, Victor Victoria ou encore Boire et Déboires.  Sa mise en scène élégante nous a ainsi offert parmi les scènes les plus tordantes du 7ème art. Le cinéaste avait recours à l’humour contre la morosité ambiante et déclarait à ce propos: « J’ai eu une enfance pourrie. Le seul moyen de m’en sortir, c’était de trouver le côté comique de la tragédie, de chercher le bonheur dans ce qui me rendait malheureux ». The Party met en scène son acteur fétiche Peter Sellers. Comédien aux personnalités multiples,  son jeu d’acteur reposait avant tout sur le contrôle de son corps. Victime de plus d’une quarantaine d’attaques cardiaques, sa capacité à s’immiscer dans les rôles qu’on lui offrait fut vécue par Peter Sellers comme une malédiction. Souffrant d’addictions multiples et de troubles psychiques, ne vivant que pour son art, il était obnubilé par le travail de sa voix et de sa posture physique pour déclencher les zygomatiques des spectateurs.

The Party est  une incarnation du 7ème art où la mise en scène et le montage sont d’une incroyable précision et évoquent Jacques Tati. Le script du film ne faisait que 60 pages, mais les cadrages d'Edwards et la liberté d’expérimentation qu’il offre à Sellers dans le rôle d’un acteur indien perdu dans une soirée d’Hollywood ont définitivement plus d’impact qu’une centaine de pages de scénario.

The Party, ce sont des souvenirs d’éclats de rire. On se rappelle évidemment de cette séquence où une chaussure voyage dans toute la maison. On rit encore de ce serveur totalement alcoolisé ou d’un Peter Sellers avec son clairon en ouverture. Le film est une leçon de mise en scène, la caméra est placée exactement au bon endroit pour capter les actions comiques. Les dialogues sont réduits à leur plus simple expression. Edwards marche ici dans les pas d’un Hitchcock. Chaque plan communique avec le spectateur et crée une situation comique. De plus, Blake sait ménager son rythme au même titre que le maître de suspens qui usait des scènes-chocs, mais avec parcimonie pour ne pas amenuiser leur impact.

À l’image de sa bande originale signée Mancini, le film entretient de forts liens avec le jazz. Le réalisateur en chef d’orchestre dirige les improvisations des acteurs selon un canevas efficace qui permet à chacun de trouver sa place que ce soit le soliste surdoué Peter Sellers ou les autres comédiens voire les figurants qui participent également à la réussite du film.

Peter Sellers est magnifique en Hrundi V. Bakshi, il est l'incarnation d’une certaine pureté dans un Hollywood carnassier où il réussit à trouver l’amour avec une jeune actrice française. The party est une fête à ne pas manquer grâce à Splendor Films !  Bonne séance !

Mad Will