On connaît Billy Wilder comme l’un des réalisateurs stars d’Hollywood, le plus souvent associé aux films qu’il a réalisés dans les années cinquante : Sabrina, Ariane, et surtout les deux longs-métrages tournés avec Maryline, 7 ans de réflexion et Certains l’aiment chaud. Billy Wilder a entamé sa carrière dès 1934 avec Mauvaise Graine et tourna en 1944 Assurance sur la mort, un classique du film noir à découvrir ou redécouvrir grâce au distributeur les Acacias.

Le film est remarquable pour plusieurs raisons. D’une part l’utilisation de flash-back novatrice pour l’époque avec cet assassin qui raconte son histoire après qu’elle se soit passée. D’autre part par l’utilisation d’acteurs connus pour leurs rôles de héros (Fred MacMurray, Barbara Stanwyck) et qui incarnent ici des méchants. Ce choix de casting a pour but de montrer un couple de meurtriers « amateurs » loin des gangsters qu’avait favorisé la prohibition à travers le trafic d’arme et d’alcool. Ici c’est monsieur et madame tout le monde qui par appât du gain ou du sexe sortiront de la route de l’honnêteté.

Le film se regarde avec beaucoup de plaisir. Film noir, utilisant à bon escient les jeux d’ombres et de lumière chers au cinéma expressionniste, le scénario raconte l’histoire d’un couple dont la faiblesse des principes fait choisir le côté obscur. Lui c’est Walter Neff, employé respectable d’une compagnie d’assurance qui va tomber amoureux d’une ancienne infirmière modèle Phyllis Dietrichson. Tous deux vont alors projeter d’assassiner le mari de cette dernière, mais rien ne va se passer comme prévu.

Adapté d’un roman de James M. Cain  et scénarisé par Raymond Chandler, nous avons droit à une intrigue 4 étoiles, même si au final le film n’atteint pas le suspens d’un Le crime était presque parfait qu’Hitchcock tournera en 1955 ou des jouissifs rebondissement de l’intrigue de L’invraisemblable vérité de Fritz Lang l’année suivante.

L.S.