Mr Gaga – sur les pas d'Ohad Naharin nous offre un bel exemple de la théorie du miroir inversé. En effet, le danseur israélien se dit nostalgique de la vie communautaire du kibboutz dans lequel il a grandi. D'autre part, la synchronisation de dizaines de danseurs co-présents sur scène est un élément central de ses propositions artistiques. Mais a contrario, on le découvre très imbu de sa personne, imposant à ses danseurs des répétitions spartiates dans une absence de chaleur humaine glaçante. Ohad Naharin l'individu semble donc être dans la vie l'inverse de ce qu'Ohad Naharin l'artiste prône sur scène... Avant de se confier à Tomer Heymann, le danseur prodige refusait toute incursion dans sa vie privée. Le réalisateur aurait sans doute mieux fait de respecter ce goût du secret, car le peu qu'il glane tient davantage de la rubrique people que du portrait d'artiste. La méthode ''gaga'', dont le film tire pourtant son film, n'est que survolée. Le documentaire, dont le montage chronologique est dénué de toute inventivité cinématographique, est tout de même sauvé par le talent indéniable du chorégraphe dont les captations des spectacles épatent l'œil.

F.L.