Par sa représentation de la nature comme un personnage à part entière, d’abord effroyable puis salvatrice, et son univers onirique, Okko est les fantômes s’inscrit facilement dans la lignée des studios Ghibli dont Kitaro Kosaka est un ancien collaborateur. Néanmoins le réalisateur a su apporter sa propre touche originale  pour créer le monde de son premier long métrage d’animation et faire de son film une réussite.

Après le décès de ses parents dans un accident de voiture dont elle est la seule rescapée, Seki Oriko dite « Okko » est recueillie par sa grand-mère. La vieille dame est aubergiste, tenancière d’un fameux établissement au milieu d’une source thermale.

Pas facile pour la petite orpheline de s’adapter à ce nouvel environnement rural peuplé de effrayantes araignées et de lézards peu farouches. Mais c’est sans compter sur l’aide d’Uribo, l’intrépide fantôme qui occupe les lieux. Parce qu’elle a frôlé la mort il y’a peu, Okko est la seule à pouvoir le voir et lui parler. Très vite, l’esprit et la bien vivante sympathisent, et sur les conseils d’Uribo, Okko devient apprentie aubergiste. Rigolote et bonne pâtissière la fillette se retrouve coqueluche des lieux, et dans son investissement au travail, elle trouve le remède à son deuil.

C’est à travers chaque rencontre, à l’école ou à l’auberge, qu’Okko en apprend davantage sur la vie. Par des plaisirs simples, se faire offrir des beaux vêtements, manger un bon gâteau… et par d’autres plus complexes : échanger sur la mort avec un autre petit garçon en deuil, accepter que ses parents soient partis, pardonner à ceux qui sont fautifs.

Adapté d’un livre à succès revisité à la sauce kawaii, Okko et les fantômes porte sur la jeunesse intrépide un regard émouvant qui vient contrebalancer la tradition japonaise, représentée dans tout ce qu’elle a de pudique et respectueux.

Petits et grands sauront apprécier cette sympathique escapade au cœur de l’univers poétique et farfelu de de Kitaro Kosaka.