Le point de départ de ce réquisitoire écologique est le récit que fait Hubert Reeves des origines de la vie sur fond d'images croisées des formes étonnamment similaires de l'infiniment petit et de l'infiniment grand. Le documentaire de Iolande Cadrin-Rossignol, placé sous l’égide du célèbre scientifique et philosophe, donne la parole à sa suite à un large éventail de chercheurs qui alertent chacun sur un aspect de l'écologie qui ressort de leur domaine d'expertise. Des milliers d'espèces sous-marines qui risquent de disparaître avant même d'avoir été connues à la nécessaire transformation des villes en passant par l'absurdité de la production de viande, il fait le lien entre les différentes causes écologiques et nous rappelle à tous l'urgence à nous mobiliser d'une manière ou d'une autre afin de lutter contre le changement climatique. Plutôt que de flatter notre anthropocentrisme en insistant sur le danger qui menace l'humanité, Hubert Reeves, la Terre vue du cœur tente d'aiguillonner notre empathie envers tout le vivant, dans un plaidoyer saisissant pour la limitation maximale de la sixième extinction de masse déjà bien avancée. Rien de bien nouveau pour le citoyen informé, mais une piqûre de rappel brûlante de nécessité.

F.L.