Bien qu’il soit le fils du chef de horde des pluviers, Ploé, oisillon de l’année, a plus d’appréhensions psychologiques que les autres pour se lancer dans les airs. Et quand arrive l’heure de la migration hivernale, contrairement à la petite pluvière pour laquelle son jeune cœur bat déjà follement, il ne sait toujours pas voler. Abandonné par les siens sur l’île islandaise bientôt recouverte de neige et balayée par les vents polaires, Ploé va se lancer dans un périple aux mille dangers vers une vallée au microclimat paradisiaque où il pourra survivre en attendant que le printemps et les siens reviennent. Sur le chemin, il va notamment se lier d’amitié avec un lagopède au flegme et à l’accent britanniques, dont la présence tutélaire lui permettra peut-être enfin de gagner suffisamment en confiance pour prendre enfin son envol.

            Pimenté de bout en bout par un humour cartoonesque qui n’est pas sans évoquer les aventures de Titi et Grosminet, et par un sens aiguisé des ‘‘vols poursuites’’ haletants, ce film d’animation qui reprend nombre de codes de Disney n’hésite pour autant pas à développer sa propre identité. La géologie islandaise qui sert de décor à l'histoire, ainsi que son bestiaire en majeure partie ornithologique, nous dépaysent d’abord, tandis qu’une tonalité mélancolique prononcée vient s’assortir à la minéralité des panoramas nordiques.

F.L.