Candelaria et Victor Hugo forment un couple cubain (la bande son et les couleurs du film ne nous laissent aucun doute là-dessus), de 150 ans à eux deux. Le film raconte la redécouverte de l’amour qu’ils se portent mutuellement après de très nombreuses années. Elle est chanteuse, il travaille dans une fabrique de cigares, et du fait de leur pauvreté ils doivent se résigner au système D en élevant des poules et en traficotant. C’est d’ailleurs grâce à cette économie parallèle et l’arrivée inopinée d’un objet « tombé du ciel » que le couple aura la révélation de la profondeur de son amour. Candelaria est donc un film drôle, tendre, émouvant, et profondément humain.

Primé à Venise et magnifiquement porté par le jeu lumineux de Veronica Lynnel (Candelaria) et de Alden Knight (Victor Hugo) le film du réalisateur colombien Jhonny Hendrix Hinestroza nous offre d’autre part, en parallèle de cette magnifique histoire d’amour, une vision sans concession de la société cubaine des années 1990. En effet les mauvaises conditions de vie liées à l’embargo économique ainsi qu’à une politique castriste qui persévère après la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’URSS, sont exposées dans toutes leurs conséquences : peur du gendarme, débrouille et corruption. Devenus d’autant plus réalistes, les personnages sont encore plus attachants.

Certains disent que « l’amour dure trois ans ». Nous avons ici l’évidente et touchante démonstration de la preuve du contraire.

L.S.