Réalisé par David Bruckner (réalisateur dans les anthologies V/H/S et 666 Road) Le Rituel fait partie de la bonne cuvée Netflix de ces dernières semaines et on aurait tort de se priver de ce long métrage suffisamment bien mis en scène et écrit pour passer un bon moment (et il faut bien ça pour rattraper The Cloverfield Paradox).

Après un prologue efficace, on adhère de suite à cette excursion suédoise entre potes. Pas de réelle surprise dans la structure narrative (« tiens on va passer par la forêt c’est plus court ») mais visuellement le film tient la route. La force tranquille de la nature saute aux yeux à chaque plan et distille tranquillement sa dose d’angoisse et un paradoxal sentiment d’emprisonnement pendant que les indices s’accumulent. On pense assez vite à l’excellent The Endless de Benson et Moorhead avec cette menace étrange qui semble peser en permanence sur le groupe, des traces de paganisme et l’impression latente que le lieu a sa propre dimension et ses propres codes.

Le Rituel est un survival fantastique qui allie donc une mise en scène percutante et des personnages bien dessinés qui ne négocient pas 1000 ans avant de voir les problèmes. Là c’est l’inverse, ils sentent rapidement que ça va mal finir mais ils n’arrivent pas à s’échapper. Malgré le point commun de la promenade dans les bois, oubliez Blair Witch et son remake réalisé par Wingard, le collègue de Bruckner sur V/H/S. Pas besoin de food-footage pour l’impression d’enfermement et le réalisme, au contraire. Avec un découpage précis et des mouvements clairs on a vite la sensation de partager le sac de couchage. A cela s’ajoute une bonne idée cinématographique qui utilise la forêt comme écrin de projections mentales.

Malgré une fin assez convenue, qu’on aurait (peut-être) aimé plus audacieuse, le film est réussi. Après la première partie tout en cache-cache/enquête intrigante on retombe de manière assez convenue sur l’explication, mais au fond, pourquoi pas.

Le Rituel tient donc quand même ses promesses et s’il ne sort pas des sentiers rebattus du paganisme et de la balade dans les bois qui tourne mal, il vaut le coup d’œil.