Voilà un film de boxe qui s'intéresse, non pas à un super champion, mais à un amateur au plus beau sens du terme : celui qui, qu'importe qu'il gagne ou qu'il perde, continue à pratiquer son sport parce qu'il l'aime. Les spectateurs passionnés de boxe ne seront donc pas déçus. Des combats, il y en a à foison, puisque le personnage principal (Mathieu Kassovitz) est ''sparring'' : il sert de punching ball vivant à un favori préparant un championnat. De plus, par bonheur, le réalisateur Samuel Jouy les filme judicieusement, préférant souvent le plan large au gros plan, ce qui nous permet de bien suivre l'évolution du combat et d'appréhender la stratégie de chaque lutteur. En effet, bien loin d'être présentée comme un sport décérébré, la boxe apparaît ici comme un art dans lequel la tactique est reine ; ce qui tombe bien pour notre personnage principal qui est davantage fin psychologue qu’épais bouledogue.

   Émouvante ode à ces perdants magnifiques sans lesquels les magnétiques gagnants ne pourraient exister, Sparring est aussi l'histoire belle, universelle, d'un père qui souhaite que sa fille soit assez fière de lui pour avoir ensuite suffisamment confiance en elle. Toujours aussi fin dans son jeu, Mathieu Kassovitz est parfait en vrai tendre et faux timide. Il est parfaitement accompagné par les actrices qui interprètent sa femme et sa fille, Olivia Merilahti (également compositrice de la bande originale) et Billie Blain, toutes deux très justes.

   Une douceur d'authenticité.

F.L.