Après avoir passé quelques années en Afrique pour prendre ses distances avec la pseudo-civilisation dont il a connu le sanglant revers durant la Première Guerre Mondiale, Georges (Romain Duris) revient dans la maison familiale où le frère qui lui reste (Grégory Gadebois), rendu muet conséquemment au choc post-traumatique de la guerre, apprend la langue des signes auprès d’une espiègle professeure (Céline Sallette).

   Première réalisation de celui qui fut longtemps co-scénariste, notamment de Philippe Lioret, Cessez-le-feu séduit par son vitalisme. En effet, en l’ancrant quelques années après la fin de la guerre, et en ménageant des apartés africains, Emmanuel Courcol filme avant tout le progressif retour à la vie de deux frères que la proximité de la mort avait fait perdre le goût de tout. S'il n'a pas la force des Fragments d'Antonin ou de La chambre des officiers, Cessez-le-feu reste un beau film pacifiste, et il n’y en aura jamais assez tant qu’il restera quelque part sur la terre, pour paraphraser Prévert, une ‘’connerie de guerre’’.

Florine Lebris