7 ans de développement sans parvenir à tourner un film. Romero passe des bureaux de la New Line à ceux de la Fox où des directifs en costard-cravate lui promettent des budgets qui ne viendront jamais. Le réalisateur revient alors au cinéma indépendant grâce à un petit film appelé Bruiser qu’il part tourner au Canada.

Son nouveau long-métrage est une oeuvre souvent expérimentale où Romero nous raconte l’histoire d'un publiciste Henry Creedlow qui a toujours suivi les règles imposées par la société. Le jour où il découvre que sa femme le trompe, il ne montre aucune réaction. Cependant, le lendemain, il découvre que son visage a été remplacé par un masque blanc. Il décide alors de se venger de tous ceux qui l’ont humilié.

Bruiser est une allégorie sur nos sociétés déshumanisantes où l'individu n'est pas considéré. Pour Romero , nous finissons par perdre notre identité et même nos droits à cause d'une organisation sociale assujettie à un système économique qui nous exploite. Son Bruiser est donc une histoire de vengeance sociale plutôt plaisante à l'écran même si on aurait apprécié une satire un peu plus nuancée avec des personnages moins manichéens. Le film est également une métaphore du parcours du cinéaste au sein des majors pendant 10 ans. En effet, Romero a essayé d’adopter les codes des studios en risquant de perdre sa propre identité. Il se rend compte à présent que concilier avec des entreprises de divertissement cotées en bourse équivaut à perdre son âme.