Engagé comme médecin sur l’île d’Antiparos, vibrante en été mais dépeuplée en hiver, Kostis (Makis Papadimitriou) vit seul et s’ennuie. Lorsque les premiers touristes débarquent, il soigne une jeune fille fougueuse (Elli Tringou) qu’il recroise ensuite à la plage et dont il tombe vite amoureux. Intégré avec plus ou moins de bienveillance à son groupe d’adolescents dont il est de vingt ans l’aîné, Kostis est tiraillé entre la remontée des désirs impétueux d’une jeunesse qu’il n’a pas vécue et la nécessité de faire avec son corps, son image, et ses responsabilités d’homme mûr.

Avec son nouveau long-métrage, Argyris Papadimitropoulos nous inflige une brûlure au troisième degré ! Son Suntan nous déconcerte à la fois par l’atypicité de son sujet, à la lisière du scandaleux et de l’ingrat, et l’hyper-réalisme de son traitement. Le réalisateur grec filme en effet les échanges verbaux et les corps nus dans toute leur crudité, s’adossant à des acteurs troublants de naturel. Le décor paradisiaque de l’île d’Antiparos et la beauté de la jeune héroïne forment également un contraste troublant avec la noirceur des sentiments qui agitent Kostis, que l’espoir de briser sa solitude sentimentale et sexuelle va mener jusqu’à la folie.

F.L.